: Témoignages "Nous prions pour une guerre" : les déplacés du nord d'Israël privés de domicile face à la menace du Hezbollah libanais
Israël déclare avoir déjoué dimanche 25 août une attaque à grande échelle du Hezbollah, en menant des frappes préventives au Liban. Quant au mouvement chiite, il affirme avoir tiré plus de 320 roquettes sur des cibles militaires. Les déplacés du nord de l'État hébreu ont suivi de près ce regain de tensions, avec l'espoir d'une invasion terrestre de l'armée israélienne du sud du Liban pour leur permettre de rentrer chez eux.
Dans un hôtel de la ville de Nahariya, dans le nord d'Israël, les déplacés ont suivi minute par minute les événements, à l'image d'Albert. Il est originaire de la petite ville de Shlomi, adossé à la frontière libanaise : "J'ai été réveillé à 4h30 du matin par un bruit assourdissant. Il y avait beaucoup d'avions au-dessus de nos têtes et je me suis dit 'Ah, enfin !'" Albert pense alors que l'armée israélienne vient de lancer l'assaut pour repousser les combattants du Hezbollah plus au nord et permettre le retour des habitants israéliens chez eux.
C'est ce qu'il attend depuis le 17 octobre, date à laquelle il a quitté son village, la mort dans l'âme. Mais il n'en est rien : "Nous sommes très déçus car l'armée ne prend pas ses responsabilités. Pourquoi devrais-je vivre comme un réfugié depuis dix mois ? Le seul moyen de régler le problème, c'est d'entrer en guerre contre le Hezbollah, assure-t-il.
"On nous a laissés tomber"
La rancœur est palpable et l'amertume visible sur le visage de Liora qui a perdu son travail de puéricultrice il y a plus de dix mois. Comme tous les déplacés, elle ne supporte plus cette vie. "C'est dur à dire, mais nous prions pour qu'une guerre ait lieu, se désole-t-elle. Nous passons d'hôtels en hôtels, nous vivons à trois dans une petite pièce. On nous a laissés tomber, c'est très triste."
Dans les zones où ces déplacés vivaient, les maisons sont désormais désertes ou détruites par les roquettes et obus tirés par le Hezbollah. Jacky, père de quatre enfants, ne comprend pas pourquoi cette situation s'éternise. Il fustige le gouvernement israélien : "Ils auraient dû profiter de notre absence et lancer une guerre pour en finir avec ça. On ne peut pas rentrer chez nous car notre ville est devenue une zone militaire." Jacky affirme, comme tous ces déplacés, qu'il souhaite la guerre, mais seulement pour forcer le Hezbollah à négocier une paix durable.
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