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Trêve à Gaza : "Ma voiture est stationnée devant la station essence depuis trois jours", raconte un Palestinien

Après presque une semaine de trêve, qualifiée d'humanitaire, les agences de l’ONU s’inquiètent du risque sanitaire et de famine. Le flux des camions est plus important mais il ne suffit pas pour répondre à l’étendue des besoins.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des Palestiniens face aux dégâts à Gaza, le 26 novembre 2023. (MAHMUD HAMS / AFP)

L’aide humanitaire a bien été renforcée depuis le début de la trêve, mais elle ne suffit pas à couvrir les besoins essentiels. Se chauffer et se déplacer est devenu une épreuve car le gaz et l'essence sont particulièrement difficiles à trouver. Dans une vidéo tournée dans le sud de la bande de Gaza, on voit des Palestiniens faire la queue sur un bon kilomètre pour tenter de remplir des bouteilles de gaz bleues. Cette vidéo a été tournée par Khaled, réfugié à Rafah. Il témoigne aussi de cette distribution de l’aide au compte-gouttes.

"J'ai essayé de trouver de l'essence pour la voiture et du gaz pour me chauffer. Malheureusement, j'ai eu seulement dix litres d'essence. Ça fait trois jours que ma voiture est stationnée devant la station-service, mais je n'ai pas eu un litre de plus", raconte Khaled.

De la farine, mais pas pour tout le monde

À Rafah et Khan Younès, dans la partie sud de la bande de Gaza, plusieurs Palestiniens disent qu’ils ont mis la main sur des sacs de farines. Mais dans ce secteur, Maha est passé au travers de la distribution. 

"Le gros de cette aide va dans les écoles où vivent les réfugiés de l'ONU. Mais nous, les déplacés, on est chez des proches ou des amis."

Maha, déplacée dans la bande de Gaza

à franceinfo

"Donc on ne reçoit pas d'aide et on ne trouve plus la plupart des produits sur les marchés. Certaines boulangeries essaient de faire du pain pour les habitants mais elles ne sont pas ouvertes tous les jours", témoigne Maha.

La trêve aura apporté un peu de calme et permis d’ouvrir les yeux sur l’étendue des dégâts. Ziad Medouk est professeur de français. Il est resté dans la ville de Gaza, l’épicentre des bombardements. Ce qu’il dit, c’est que les Palestiniens sont sous le choc de la violence de cette guerre.

"Gaza n'est plus Gaza. Personne ne reconnaît rien."

Ziad Medouk, professeur de français à Gaza

à franceinfo

"Les gens sont rentrés chez eux pour récupérer quelques affaires. Ils ont constaté que Gaza n'était plus qu'un champ de ruines, raconte Maha. Tout est détruit : des quartiers entiers, des immeubles, des magasins, des mosquées, des églises…" 

La trêve laisse donc les Palestiniens dans une situation de survie, devant un mur d’angoisse. Beaucoup ont perdu leurs proches, leur maison, leur travail. Et ils restent sous la menace de nouveaux bombardements.

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