X, Meta et TikTok visés par des enquêtes de l'UE : les plateformes "ne résistent plus, elles savent que c'est la loi", assure Thierry Breton
"Mon rôle, c'est que l'espace informationnel soit autant protégé que l'espace public", déclare jeudi 26 octobre sur France Inter, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, chargé de la politique industrielle, numérique, défense et espace. Dans le contexte du conflit entre Israël et le Hamas, l'Union européenne a lancé des enquêtes visant les réseaux sociaux X, Meta (Facebook et Instagram) et TikTok pour obtenir des précisions sur les mesures qu'ils mettent en oeuvre contre la diffusion de "fausses informations" et de "contenus illégaux".
"Je l'ai fait parce qu'à la suite des événements [au Proche-Orient], et on pouvait s'y attendre, il y a eu une résurgence incroyable de propos qui sont tout à fait inacceptables, condamnables et illégaux sur l'intégralité des plateformes qui opèrent en Europe", justifie Thierry Breton. Il a envoyé un courrier aux dirigeants de X, de Meta, de TikTok, mais aussi d'Alphabet (maison mère de Google et YouTube, notamment). "Ces lettres engagent et rappellent leur responsabilité. C'est la première fois qu'on les désigne par rapport à leur responsabilité sur ce qui se passe dans nos démocraties", se félicite le commissaire européen au Marché intérieur.
"Elles font tout pour appliquer la loi"
Thierry Breton assume ces "contrôles" car "les zones de droit total, ça n'existe pas". Mais il admet que "c'est compliqué une régulation sur l'espace international". Preuve en est, selon lui, que l'Union européenne "est la première et la seule à l'avoir fait". Le commissaire européen au Marché intérieur précise que plateformes ont répondu. Selon lui, X, dirigé par le milliardaire Elon Musk, a fait part de son incompréhension dans un premier temps. En revanche, il se réjouit de la coopération de TikTok : "Ils nous ont dit le premier jour après notre lettre : on supprime tout de suite 500 000 vidéos [problématiques]. Maintenant, ils en sont à quatre millions. Et ils ont embauché 6 000 modérateurs."
Thierry Breton précise qu'il a dans son "équipe", plus de "120 spécialistes qui ont la charge de contrôler nuit et jour ce qui se passe sur les réseaux sociaux". Selon lui, ces plateformes "s'adaptent" après avoir "résisté". Il "ne cache pas" qu'il a "fait l'objet de campagne de lobbies". Mais désormais, assure-t-il, ces plateformes "ne résistent plus", elles "savent que c'est la loi et font tout pour l'appliquer".
Quoi qu'il en soit, "les actes que j'ai engagée, y compris les enquêtes formelles, vont nous permettre de voir précisément la façon dont [les dirigeants de ces réseaux sociaux] prennent ce problème en main [pour lutter contre la désinformation et la diffusion de contenus haineux] et, le cas échéant, de les sanctionner", prévient Thierry Breton. Il poursuit : "Le juge, s'il le décide, peut éventuellement les interdire momentanément si ça ne va pas. Donc on est rentrés dans cette procédure".
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