Cet article date de plus de huit ans.

Les dix marins américains capturés par l'Iran ont été libérés

Deux navires américains avaient pénétré dans les eaux iraniennes, mais l'Iran a finalement indiqué que l'action des marins n'était "pas hostile ou n'était pas destinée à faire de l'espionnage".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
C'est ce type d'embarcation de l'US Navy qui a été arraisonné par les autorités iraniennes, le 12 janvier 2016. (US NAVY / AFP)

Les dix marins américains arrêtés par l'Iran sont libres. "Après examen, il s'est avéré que leur entrée dans les eaux territoriales du pays n'était pas intentionnelle. Après avoir présenté des excuses, ils ont été libérés dans les eaux internationales", indique un membre des Gardiens de la révolution. Mardi, deux navires militaires américains avaient été arraisonnés par ce corps d'élite du régime islamique.

Que s'est-il passé ?

Cet incident est survenu dans les eaux très stratégiques du Golfe. "Plus tôt dans la journée, nous avons perdu le contact avec deux petits navires militaires qui naviguaient entre le Koweït et Bahreïn", a indiqué un responsable de l'administration américaine.

Quelques heures plus tard, les Gardiens de la révolution ont confirmé la saisie de "deux bateaux de guerre américains" avec "dix marins armés" à bord, accusés d'avoir "pénétré dans les eaux territoriales iraniennes". Selon cette source officielle iranienne, "cela s'est produit mardi à [14 heures, heure française], près de l'île Farsi", où l'équipage a été emmené.

"Les passagers américains, neuf hommes et une femme (...) sont en bonne santé", avaient assuré les Gardiens de la révolution. Selon l'agence Fars, les deux navires étaient entrés de "deux kilomètres à l'intérieur des eaux territoriales iraniennes et leurs appareils GPS le confirment".

Pour expliquer cette intrusion, l'amiral iranien Ali Fadavi a évoqué "une panne de leur système de navigation", indiquant que l'action des marins n'était "pas hostile ou n'était pas destinée à faire de l'espionnage".

Comment ont réagi les Etats-Unis ?

Dès que l'incident a été rendu public aux Etats-Unis, Washington s'est abstenu de jeter de l'huile sur le feu, affirmant que ses marins allaient bien et qu'ils pourraient très vite repartir. Interrogé par CNN à son arrivée au Congrès pour le discours de Barack Obama sur l'état de l'Union, le secrétaire d'Etat, John Kerry, avait assuré que les Etats-Unis récupéreraient "très bientôt" leurs marins.

Signe toutefois de l'importance de l'incident, John Kerry avait eu au téléphone son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, mais rien n'avait filtré de la teneur de leur conversation.

Les Etats-Unis sont très présents militairement dans la région, leur Ve Flotte siégeant notamment à Bahreïn. 

Où en sont les relations Téhéran-Washington ?

L'Iran et les Etats-Unis sont en principe toujours adversaires depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en avril 1980 dans la foulée de la Révolution islamique, mais les deux ministres des Affaires étrangères sont en contact régulier depuis l'automne 2013 à la faveur des négociations sur le dossier nucléaire iranien.

Ces dernières ont abouti à un accord historique scellé à Vienne le 14 juillet dernier entre les grandes puissances et l'Iran, qui vise à garantir que la République islamique chiite ne se dote pas de la bombe atomique, en échange d'une levée progressive et contrôlée des sanctions internationales. L'accord, qui doit d'ailleurs être mis en œuvre dans les prochains jours, a mis en rage les alliés traditionnels de l'Amérique, l'Arabie saoudite et Israël notamment, qui y voient l'amorce d'une réconciliation Washington-Téhéran.

Même si l'administration Obama se défend de tout projet de rétablissement des relations diplomatiques avec l'Iran, elle cherche à ramener un certain équilibre au Moyen-Orient dans l'espoir de régler les guerres de la région, et avant tout celle qui ravage la Syrie, analysent des experts.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.