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L'Union africaine (UA) a appelé mercredi à cesser toute opération militaire visant de hauts responsables libyens

Cela fait suite à un bombardement de l'Otan qui a détruit le bureau de M. Kadhafi à Tripoli. La Libye a invité mardi l'UA à organiser un sommet extraordinaire sur les attaques.Par ailleurs, BHL publie un texte signé des chefs ou représentants de 61 tribus libyennes disant leur volonté de construire "une Libye unie", "une fois le dictateur parti".
Article rédigé par France2.fr avec Reuters
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Un char des forces pro-Kadhafi détruit par une frappe de l'Otan à Misrata, le 26 avril 2011. (AFP/CHRISTOPHE SIMON)

Cela fait suite à un bombardement de l'Otan qui a détruit le bureau de M. Kadhafi à Tripoli. La Libye a invité mardi l'UA à organiser un sommet extraordinaire sur les attaques.

Par ailleurs, BHL publie un texte signé des chefs ou représentants de 61 tribus libyennes disant leur volonté de construire "une Libye unie", "une fois le dictateur parti".

Publiée mercredi à Paris par Bernard-Henri Lévy et rédigée à Benghazi, fief de la rébellion dans l'est libyen, le 12 avril, cette déclaration indique que "face aux menaces qui pèsent sur l'unité de notre pays, face aux manoeuvres et à la propagande du dictateur et de sa famille, nous déclarons solennellement ceci. Rien ne saurait nous diviser. Nous partageons le même idéal d'une Libye libre, démocratique et unie".

"La Libye de demain, une fois le dictateur parti, sera une Libye unie, dont la capitale sera Tripoli et où nous serons enfin libres de former une société civile selon nos voeux", précisent les 61 signataires de ce texte, dans un pays où le poids des tribus est considéré comme majeur. "Nous formons, nous Libyens, une seule et même tribu: la tribu des Libyens libres, en lutte contre l'oppression et le mauvais esprit de la division", affirment les représentants de ces tribus, remerciant la France et l'Europe "qui ont empêché le carnarge" promis par Mouammar Kadhafi.

"Les 61 signatures couvrent l'ensemble du territoire de la Libye. Chacune des tribus de la Libye est représentée par un représentant au moins", a assuré Bernard-Henri Lévy, soutien actif du Conseil national de transition (CNT) libyen, l'organe de la rébellion, et qui s'est rendu à deux reprises dans ce pays depuis mars. "Dans cette liste de 61 signatures, certaines tribus peuvent être représentées à 100%, d'autres sont encore divisées", a précisé le philosophe.

Selon lui, dans un commentaire publié sur le site de sa revueLa Règle du jeu, ce texte "s'inscrit en faux contre le préjugé d'une Tripolitaine et, dans une moindre mesure, d'un Fezzan qui demeureraient les bastions, face à la Cyrenaïque rebelle, d'un kadhafisme toujours puissant".

La Libye a invité l'UA à organiser un sommet extraordinaire
Devant le Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine (UA) réuni à Addis-Abeba, le chef de la diplomatie de Tripoli a accusé mardi les Occidentaux de chercher "à sanctionner l'Afrique par le biais de la Libye" et "à piller ses richesses pour la recoloniser". Il a demandé à l'UA d'invoquer un accord de défense mutuelle face aux bombes des alliés.

"Ma délégation propose la tenue au plus tôt d'une session extraordinaire de l'assemblée de l'UA pour identifier les moyens de permettre à notre continent de mobiliser ses capacités face aux forces extérieures qui nous agressent", a lancé le ministre des Affaires étrangères, Abdelati Obeïdi.

Auparavant, un responsable de l'UA a reproché aux pays occidentaux de miner ses efforts pour trouver une solution continentale au conflit libyen et prédit que la guerre civile actuelle allait vers une impasse.

L'UA, se pose en médiateur
Depuis lundi, le ministre libyen des Affaires étrangères et des émissaires des insurgés rencontrent séparément des responsables de l'UA à Addis-Abeba.

"Des efforts ont été faits pour marginaliser une solution africaine à la crise, à savoir la mise en oeuvre à point nommé de la feuille de route de l'UA de façon conforme et complémentaire aux résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu", a déclaré le commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, aux ministres des Affaires étrangères africains.

Lamamra a fait également observer que l'imposition par l'Onu d'une zone d'exclusion aérienne dans le ciel libyen et les bombardements occidentaux n'avaient pas apporté de solution à la crise. "En fait, la situation militaire sur le terrain semble s'acheminer vers une impasse", a-t-il dit.

L'UA a rejeté toute forme d'intervention extérieure et proposé une solution prévoyant une cessation immédiate des hostilités, suivie par une période transitoire et un dialogue politique.

Mais les insurgés libyens ont rejeté ce plan, exigeant que tout règlement inclue le départ du colonel Mouammar Kadhafi et de ses fils.

Le poids de Kadhafi au sein de l'UA
Outre sa très grande influence financière et idéologique sur plusieurs des pays arabes, le colonel Kadhafi a présidé l'UA en 2009. Il a alors poussé à une plus grande intégration, et a financé lui-même les contributions de plusieurs petits pays membres.

Pour Londres, Khadafi est sur la défensive

Pour le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, le régime de Mouammar Kadhafi est "sur la défensive". Lors d'une rencontre à Washington avec son homologue américain Robert Gates, il a réaffirmé mardi sa détermination à poursuivre les opérations en Libye.

"Nous avons constaté des progrès à Misrata et il est très clair que le régime est sur la défensive", a déclaré M. Fox lors d'un bref point presse avec son homologue à l'issue des entretiens.

"Plus tôt le colonel Kadhafi reconnaîtra que c'est fichu, que ce soit aujourd'hui ou bientôt, mieux ce sera", a-t-il prévenu.


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