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La montée du Front national inquiète les pays étrangers

Plusieurs membres de gouvernement européens ainsi que divers journaux font part de leurs préoccupations lundi après le score élevé réalisé par Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La chancelière allemande Angela Merkel à Prague (République tchèque) le 3 avril 2012. (MATEJ DIVIZNA / AFP)

Le score de Marine Le Pen n'est pas passé inaperçu hors de l'Hexagone. Les 17,9% des voix rassemblés par la candidate du Front national (FN) au premier tour de la présidentielle suscitent, lundi 23 avril, inquiétudes et interrogations dans les capitales étrangères.

Des ministres qui ne cachent pas leur préoccupation

• En Europe, le gouvernement de la chancelière allemande Angela Merkel a été le premier à réagir au lendemain du premier tour, par la voix d'un porte-parole. "Ce haut score est préoccupant, mais je suppose que cela va se régler au deuxième tour."

A Luxembourg, où se tenait une réunion des ministres européens des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie luxembourgeoise, socialiste, a accusé Nicolas Sarkozy d'être en partie responsable du succès de la candidate du FN. "Si on répète tous les jours qu'on doit changer Schengen, qu'on doit avoir une politique d'immigration forte, qu'on doit parler de l'exception française, et tout cela, c'est de l'eau au moulin du FN", a-t-il estimé.

Socialiste encore, le ministre des Affaires étrangères danois a jugé le résultat du vote de dimanche "extrêmement préoccupant". "Je suis inquiet de ce sentiment que nous constatons contre des sociétés ouvertes, une Europe ouverte. Cela me préoccupe, et pas seulement en France", a abondé son homologue suédois. 

Pour le ministre des Affaires étrangères autrichien, le résultat "très impressionnant" de Marine Le Pen "doit tous nous faire réfléchir". Quant au chef de la diplomatie belge, il a encore jugé qu'il fallait être "très attentif" à ces poussées de l'extrême droite qui sont "toujours un sujet d'inquiétude en Europe".

• En Israël, les craintes se sont exprimées de manière nettement plus vives. L'ancien ambassadeur du pays en France Daniel Shek a déclaré : "Le fait qu'un cinquième des Français s'identifient aux positions de l'extrême droite, même si elles sont dissimulées derrière le visage souriant d'une femme au ton modéré, doit nous inquiéter en tant qu'Israéliens."

Des journaux européens de gauche dénoncent une honte

La presse européenne, particulièrement celle de gauche, n'est pas en reste. 

• En Italie, La Repubblica (gauche) titre : "Hollande devant. L'ouragan Le Pen." "Les deux candidats qui restent pour la finale (...) devront se disputer le suffrage de la colère, celui obtenu par le Front National, le parti xénophobe", écrit le quotidien dans son éditorial. Corriere della Sera (centre gauche) voit "une défaite cuisante pour Sarkozy qui confie son sort aux électeurs de Marine Le Pen en vue du second tour"

• Au Royaume-Uni, The Guardian (gauche) titre son éditorial : "Victoire aigre-douce pour la gauche", notant que le score "stupéfiant" de Marine Le Pen a douché l'enthousiame.

• En Allemagne, plusieurs journaux allemands retiennent "un vote de colère". Ainsi Der Spiegel (centre gauche) analyse : "Les Français sont frustrés à la vue de l'état de leur pays et en colère contre leur président." Pour l'hebdomadaire, le discours de Marine Le Pen est "crédible pour les classes modestes françaises qui souffrent". Süddeutsche Zeitung (centre gauche) estime lui que le score du Front national "est un avertissement fatidique pour toute l'Europe". Le Berliner Zeitung (centre gauche) titre sur "la mauvaise surprise" Le Pen, "une honte pour la démocratie".

• En Belgique, pour le quotidien francophone Le Soir, François Hollande "a déjà un pied à l'Elysée... Mais la gauche doit modérer sa joie, car le Front national, sans toutefois parvenir au second tour, crée un nouveau choc".

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