Les militants pour la démocratie ont organisé dans la nuit de lundi à mardi plusieurs manifestations contre le régime
Ces militants qui ont déclenché la révolte ont critiqué sur facebook la réunion de Damas de la veille au cours de laquelle des opposants avaient réclamé la libération du régime. Pour eux, elle s'est déroulée "sous la bannière du régime" tyrannique.
Le pouvoir a poursuivi les arrestations de contestataires.
"Personne n'aurait dû légitimer le régime aux dépens du sang de nos martyrs", estiment les Comités de coordination de la Révolution syrienne qui chapeautent les manifestants en Syrie.
L'avocat des droits de l'Homme Anouar Bounni, sorti il y a peu de prison, est plus optimiste. Cette réunion, dit-il, a "réussi à consacrer le droit à se réunir sur le sol de la patrie d'une manière légitime et publique, et celui d'exprimer avec clarté des opinions hostiles au pouvoir sans être arrêté ou intimidé".
D'autres y ont vu un signe du "déclin" du régime. "Ils font marche arrière en renonçant à leur sacro-saint principe d'étouffer toute velléité de contestation", assure un opposant à Damas sous le couvert de l'anonymat.
Les manifestations nocturnes organisées désormais par les opposants "ont eu lieu un peu partout pour appeler à la chute du régime et dénoncer une réunion d'opposants", a affirmé le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel-Rahmane, basé à Londres.
"Des milliers de contestataires ont défilé à Homs (centre), entre 7.000 et 10.000 personnes ont manifesté à Hama (nord), entre 5.000 et 7.000 à Deir Ezzor (nord-est) et ils étaient plus de 2.000 à Idleb (nord-ouest)", a-t-il précisé. Les opposants, qui criaient des slogans hositles au régime, se sont également manifesté dans les villes côtières de Jablé, et de Lattaquié, et dans les quartiers de Qaboun et de Barzé, à Damas. Selon le militant, ils "refusent tout dialogue avec le pouvoir".
M. Abdel-Rahmane a en outre fait état d'arrestations par les forces de sécurité de contestataires à Roukn Eddine et Barzé à Damas, à Idleb, ainsi que dans le village d'al-Najia, frontalier de la Turquie.
1.342 civils et 343 policiers et soldats ont été tués depuis le début de ce mouvement de contestation, selon le dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
En Russie, pays qui soutient le régime de Damas, une délégation d'opposants syriens a rencontré mardi Mikhaïl Marguelov, l'émissaire du Kremlin pour l'Afrique.
"La Russie peut recourir à des moyens de pression sur le régime syrien pour lui faire clairement comprendre que ce type de comportement (la répression de l'opposition, ndlr) est inacceptable", a déclaré Radwan Ziadeh, fondateur du Centre de Damas d'étude des droits de l'Homme, qui vit à Washington.
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