Les soldats français de la guerre du Golfe contaminés par de l'uranium ?
Pour l'armée, les maladies développées par des centaines de vétérans n'ont rien à voir avec les opérations militaires. Mais des éléments de l'enquête pénale remettent en cause ces certitudes, selon "Le Parisien".
Le "syndrome de la guerre du Golfe" a-t-il aussi touché les soldats français ? Pour l'armée comme pour l'Etat, les cancers, leucémies et maladies pulmonaires développés par des centaines de vétérans de cette offensive, menée par une coalition de 34 Etats, dont la France, contre l'Irak, entre 1990 et 1991, n'ont rien à voir avec les opérations militaires. Mais des éléments de l'enquête pénale, révélés par Le Parisien lundi 4 février, laissent planer le doute. Cette enquête est en cours au Pôle santé du parquet de Paris, instruite par la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy.
"Pour la première fois depuis la guerre, des hauts gradés reconnaissent que des munitions à 'uranium appauvri' ont 'pu être utilisées' par l'armée française (...). L'uranium appauvri, utilisé pour percer les blindages et les bunkers, est sujet à controverse et suspecté de contaminer les soldats", indique le quotidien. Toutefois, pour les responsables de l'armée française, ce lien n'est toujours pas avéré, ajoute le journal.
De l'arsenic détecté sur les sacs à dos
Le Parisien cite d'autres "éléments à charge" : "les analyses toxicologiques réalisées par des experts judiciaires sur des équipements de vétérans (...) sont effrayantes : sur les sacs à dos, les ponchos, les armes, on a retrouvé du chrome, du plomb, de l'arsenic, du bore, de l’uranium… Comme si ces soldats avaient subi une véritable 'douche de métaux lourds' ultratoxiques." Mais le lien avec les maladies est "difficile" à prouver. Aucune mise en examen n'a encore été prononcée dans ce dossier.
Outre-Atlantique, les Etats-Unis ont, de leur côté, reconnu ces maladies, désignées sous le terme "syndrome de la guerre du Golfe". Le pays a ainsi versé une pension d'invalidité à 200 000 vétérans.
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