Liban : Israël pointé du doigt après un attentat sanglant dans le fief du Hezbollah
Au moins 22 personnes sont mortes et 300 ont été blessées dans l'explosion d'une voiture piégée dans la banlieue sud de Beyrouth.
C'est l'attentat le plus sanglant dans la banlieue de Beyrouth (Liban) depuis ces trente dernières années. Au moins 22 personnes sont mortes et 300 ont été blessées dans une attaque à la voiture piégée, jeudi 15 août, dans le fief du mouvement chiite du Hezbollah.
Un "séisme"
La déflagration est survenue à un carrefour de Roueiss, un secteur résidentiel et commercial très peuplé dans la banlieue sud de la capitale libanaise. Un habitant a raconté, sur une chaîne, avoir vu une fourgonnette tourner trois fois dans le secteur, comme si elle cherchait un endroit pour se garer, avant d'exploser en pleine rue. Un autre témoin a parlé de "séisme".
Cet attentat est le plus meurtrier dans la banlieue de la capitale depuis 1985. Cette année-là, la tentative d'assassinat par la CIA du guide spirituel du Hezbollah, Mohammad Hussein Fadlallah, avait fait près de 80 morts.
Revendications liées aux actions du Hezbollah en Syrie
Un groupuscule inconnu portant un nom à connotation sunnite, "les compagnies d'Aïcha oum el-Mou'minine" (du nom de l'épouse favorite de Mahomet), a revendiqué l'attentat dans une vidéo, sans qu'il soit possible de l'authentifier. Un homme cagoulé lisant un communiqué aux côtés de deux hommes armés, y interpelle le chef du Hezbollah : "Hassan Nasrallah, nous t'envoyons notre deuxième puissant message, car tu ne comprends toujours pas".
La veille, Hassan Nasrallah avait affirmé avoir pris des mesures pour éviter un second attentat après celui du 9 juillet dans ce quartier. L'attaque avait été revendiquée par un groupuscule syrien inconnu, Brigade 313. Le Hezbollah, allié indéfectible du régime syrien de Bachar Al-Assad, qui combat depuis des mois contre les rebelles en Syrie, est devenu la bête noire des insurgés syriens, en majorité des sunnites.
Les autorités accusent Israël
Israël, ennemi juré du Hezbollah, a été pointé du doigt par les autorités libanaises. Le président Michel Sleimane a condamné l'attentat "terroriste", "criminel" et "lâche", qui porte, selon lui, les "empreintes d'Israël". Le ministre de l'Information libanais a dénoncé un "service rendu à l'ennemi israélien".
L'analyste et expert du Hezbollah Waddah Charara avance, lui aussi, la piste israélienne. "Cet attentat s'inscrit dans la guerre que se livrent Israël et le mouvement chiite et qui s'est traduite récemment par l'incursion de soldats israéliens en territoire libanais", estime-t-il.
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