Crise au Liban : "On ne va pas demander à la France de se substituer à nous, le peuple libanais, mais de nous aider", dit l'écrivain libanais Charif Majdalani
La visite d'Emmanuel Macron à Beyrouth ce jeudi "a été une prise d'air. C'est un remontant réel", réagit l'auteur et professeur d'université. Il n'espère rien de l'enquête sur la double explosion qui a frappé la capitale libanaise mardi et dénonce une "pseudo justice".
"Je pense que la colère est telle que le débordement salutaire pourrait avoir lieu de nouveau, enfin c'est ce que j'espère." Deux jours après les terribles explosions qui ont détruit une partie de la ville de Beyrouth, l'écrivain libanais Charif Majdalani, est revenu, sur franceinfo, sur la crise économique et politique que vit le Liban. "Évidemment, on ne va pas demander à la France de se substituer à nous, le peuple libanais, dont c'est c'est le rôle de changer ses gouvernants, mais de nous aider à cela", a précisé l'auteur.
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"C'est d'abord un sentiment de désespoir et en même temps une colère très, très violente et qui peut être génératrice d'un sursaut et d'un renouveau de la contestation qui s'était essoufflée à cause de la Covid, veut croire Charif Majdalani. Nous sommes au plus profond."
La visite du président Macron a été une prise d'air. C'est un remontant réel.
Charif Majdalani, écrivain libanaisà franceinfo
Charif Majdalani a également précisé qu'il compte sur la France pour "surtout ne jamais plus verser le moindre sou à cette classe dirigeante et envoyer les aides de la France directement à la population".
L'écrivain libanais francophone a dénoncé la corruption qui gangrène le système politique de son pays. "Le pouvoir lui-même tient la justice entre ses mains. Tout cela était un jeu démocratique mais extrêmement truqué. Je pense qu'il n'y a pas un seul Libanais qui ait la moindre confiance, d'abord dans son Premier ministre, et ensuite dans l'idée que la justice puisse être rendue."
Tout le monde est persuadé que les gens qui vont être arrêtés sont certainement des sous-fifres qui ont dû fermer les yeux ou obéir à des ordres mais qui ne sont pas les principaux responsables.
Charif Majdalanià franceinfo
"Mais c'est comme ça que ça fonctionne depuis 30 ans, donc on ne se fait aucune illusion sur cette pseudo-justice qui va être rendue", conclut Charif Majdalani.
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