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"Il y a eu des moments dangereux" : les militaires français dépêchés au Liban dans le cadre de l’opération Amitié rentrent en France

L'opération Amitié touche à sa fin pour les 750 militaires français déployés dans la capitale libanaise après les explosions qui ont dévasté une partie de la ville. Ils auront apporté aide humanitaire, matériel, et dégagé une immense partie de la zone portuaire.

Article rédigé par franceinfo - Franck Cognard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un énorme travail a été réalisé par les plongeurs démineurs qui ont dû découper et sortir une barge qui bloquait un accès au port. (Ministère des Armées)

Les derniers soldats français, partis en août aider les habitants de Beyrouth, au Liban, après les explosions qui ont ravagé une partie de la ville, rentrent mercredi 23 septembre en France. C'est donc la fin de ce que le ministère des Armées a appelé "l'opération Amitié" : 750 militaires avaient été déployés dans la capitale libanaise. Ils y ont apporté 1 200 tonnes d'aide humanitaire et de matériel. Le gros de leur travail a été de dégager une immense partie de la zone portuaire.

750 hommes et femmes dépêchés en 72 heures

Un clip, réalisé par les armées, sera diffusé sur les réseaux sociaux. Certains y verront de l’autopromotion, mais l'opération Amitié, ce n'était pas rien. C'était d'abord 750 hommes et femmes dépêchés en 72 heures à Beyrouth, soit la deuxième opération extérieure de l'armée française après Barkhane. C'était un pont aérien, des navires, des spécialistes du génie qui, passé l'effet de sidération à leur arrivée sur place, ont engagé un travail titanesque. Ce sont "25 hectares de surface dégagés, c’est-à-dire plus que la superficie du Champ-de-Mars", explique le colonel Paul, le chef des opérations terrestres. Ce sont aussi "17 000 tonnes de gravats, soit deux fois le poids de la tour Eiffel, 1 100 rotations de camions-bennes, et 3 000 mètres de charpente métallique découpés", poursuit-il.

C’est d’abord la sidération face à l’ampleur des dégâts. On arrive sur des scènes de désolation (...) Des véhicules éventrés, des containers renversés, des bateaux soulevés à même le quai, de la poussière partout, et nous avons été frappés par l’ampleur des travaux à réaliser.

Colonel Paul, chef des opérations terrestres

à franceinfo

Un autre énorme travail a été celui réalisé par les plongeurs démineurs, quinze spécialistes venus de Toulon, notamment. Eux ont dû découper et sortir une barge qui bloquait un accès au port. "Nous avons effectué des opérations de génie sous-marin, détaille le capitaine de corvette Aymeric Barazer, des opérations de relevage (jusqu’à 25 tonnes de charge), des découpes avec des tronçonneuses et des torches au magnésium qui montent jusqu’à 3 000 degrés sous l’eau."

Il y a eu des moments dangereux, où les plongeurs travaillaient sur des bateaux qui pouvaient basculer ou s’effondrer sur eux.

Capitaine de corvette Aymeric Barazer

à franceinfo

La barge n'était d'ailleurs qu'un des 300 objets repérés au fond de l'eau, comme l’indique le capitaine Barazer, qui commande le groupement des plongeurs démineurs Méditerranée. "Sur ces 300 objets, poursuit le militaire, nous avons effectué 80 plongées, nous avons découvert des camions, des véhicules, des projections de structures métalliques ou en béton. Nous avons également expertisé tous les navires endommagés par l’explosion." Les militaires français ont déblayé quasiment toute la zone portuaire. Sauf le point zéro de l'explosion, puisque l’accès y est interdit : l’enquête, en effet, n'est pas finie...

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