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Vidéo Liban : Emmanuel Macron doit montrer son soutien, sans "soutenir les autorités, qui sont médiocres et corrompues", selon Ziad Majed

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Article rédigé par franceinfo
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"Ce que beaucoup de Libanais et de Libanaises craignent c'est que cette visite offre de l'oxygène au gouvernement libanais", juge le politologue franco-libanais, alors que le président de la République doit arriver au Liban en fin de matinée.

Emmanuel Macron arrive jeudi 6 août à Beyrouth, la capitale du Liban en état de choc et en colère après les explosions dévastatrices qui ont fait au moins 137 morts selon un dernier bilan. Le chef de l'Etat visitera le lieu de la catastrophe, s'entretiendra avec les principaux responsables libanais et donnera une conférence de presse. 

>> Explosions à Beyrouth : suivez les dernières informations sur ce drame en direct

"Ce que beaucoup de Libanais et de Libanaises craignent c'est que cette visite offre de l'oxygène au gouvernement libanais, au président de la République au Liban qui sont accusés de corruption et de gestion catastrophique qui a mené à cette explosion", a déclaré Ziad Majed, politologue franco-libanais, professeur à l’Université américaine de Paris (AUP), jeudi 6 août sur franceinfo. Selon lui Emmanuel Macron est face à un "défi", celui de montrer "son soutien au Liban, sans pour autant soutenir les autorités politiques libanaises, qui sont médiocres et corrompues."

Distinguer l'aide d'urgence à l'aide économique

Le 23 juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait appelé à des réformes, un message est toujours d'actualité pour le politologue qui appelle à "distinguer l'aide humanitaire urgente liée à cette explosion et l'aide économique pour le redressement du pays qui est un chantier énorme, puisque c'est la faillite totale."

Le gouvernement libanais avait mal réagi à la déclaration de Jean-Yves Le Drian et expliqué qu'il y avait eu des réformes. "Ce n'est pas vrai", a estimé Ziad Majed. "Le gouvernement va mal réagir dès qu'il s'agit d'évoquer des réformes. Ce gouvernement ne peut pas commencer des réformes puisque cela veut dire pour eux, commettre un suicide collectif. Il y a un système de clientélisme qui est mis en place et un système confessionnel, qui au début cherchait à partager le pouvoir entre les représentants des différentes communautés religieuses. Mais avec le temps, ce système a été paralysé. Il y a énormément de corruption dans chaque communauté", a-t-il expliqué.

Le partage du gâteau politique est devenu un partage du gâteau économique et un partage de la corruption.

Ziad Majed, politologue franco-libanais

à franceinfo

Selon lui, "c'est pour ça que toute réforme va nuire à ce système. C'est pour ça que jusqu'à maintenant, il n'y a pas eu de réforme." Pour que les choses changent, "il faut tourner cette page pour qu'un redressement économique soit possible."

Pendant des années le Liban a vécu "au-delà de ses moyens et s'est énormément endetté." C'est pour cela qu'il faut le "reconstruire", a expliqué Ziad Majed. "Ce système qui ne s'est pas renouvelé est à changer. La diaspora libanaise peut aider et là vient le rôle de la communauté internationale."

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