: Reportage "Tout le pays est en ruine, le Hezbollah, c'est terminé !" : dans la région de Nabatieh, au Liban, les habitants découvrent leurs villages détruits
Au Liban, l’entrée en vigueur du cessez-le-feu mercredi 27 novembre à l’aube a poussé des milliers de civils à prendre la route du sud pour regagner leurs villages. Mais une fois sur place, beaucoup ont dû rebrousser chemin après avoir découvert leur maison détruite ou leur village inhabitable.
À la sortie de la ville de Nabatieh se dresse un barrage, tenu par l'armée libanaise. Au-delà, derrière le fleuve Litani, se trouve une région dévastée par deux mois de bombardements.
Ali est au volant d'une petite camionnette. Il a tenté en vain d'approcher de son village de Kfar Kala, adossé à la frontière. "J'ai vu ma maison de loin, raconte-t-il. Elle est totalement détruite. On n'a pas pu entrer dans le village car l'ennemi est toujours là-bas. C'est notre armée nationale qui nous a dit ça."
"Le Hezbollah, c'est terminé !"
Dans le ciel, un drone surveille les déplacements. Le bourdonnement est incessant. Marwan conduit une voiture chargée de bagages. Il revient du village de Kfar Chouba, également en première ligne.
"C'est devenu un village fantôme, tout est détruit. On ne peut pas vivre là-bas."
Marwanà franceinfo
Après ce constat, Marwan pointe la responsabilité du Hezbollah, qu'il accuse d'avoir déclenché une guerre dévastatrice pour le Liban. "Tout le pays est en ruine. On ne veut pas du Hezbollah, c'est fini, assure-t-il. Ce qu'on veut, c'est l'armée libanaise. C'est tout. Le Hezbollah, c'est terminé ! En 2006, notre village a été complètement détruit. Personne ne nous a aidés, et aujourd'hui, on se retrouve dans la même situation."
Une histoire qui se répète, comme une fatalité que de plus en plus de Libanais refusent d'accepter.
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