: Reportage Cessez-le-feu au Liban : les déplacés de retour dans le sud du pays constatent les dégâts
L'entrée en vigueur, mercredi 27 novembre, du cessez-le-feu entre le Hezbollah et l’armée israélienne suscite un vif espoir chez les Libanais. Des dizaines de milliers d’habitants ont commencé jeudi à rejoindre le sud du pays. Plus de 1,4 million de déplacés attendent de pouvoir retourner chez eux.
Sur l’autoroute de Tyr, Farah en est à sa septième heure en voiture pour rejoindre la ville qu’elle a dû fuir depuis deux mois. Autour d’elle des milliers d’autres Libanais sont sur la route du retour, le sourire aux lèvres. "C’est un très beau jour, celui où nous allons pouvoir retourner chez nous, même si je pense que l’on va avoir beaucoup choses à déblayer", se réjouit Farah.
La plupart de ces habitants, partis de Beyrouth en fin de matinée, arriveront seulement dans la nuit à Tyr. Là-bas, les phares des voitures dévoilent peu à peu la masse des décombres. Dans un quartier de la vieille ville, Nour découvre qu’un de ses voisins est resté pendant les deux derniers mois de guerre. Elle lui dit être à la recherche de matelas. Autour d’eux, un seul immeuble a survécu, un immense cratère dévore le reste des habitations.
Chacun espère que le cessez-le-feu tiendra
Nour a fait le tour des maisons de ses proches. La plupart ont été détruites. "La maison de mon oncle est infestée de rats, les portes et les fenêtres sont arrachées, explique Nour. On va voir demain, si on reste ici ou si on devra repartir." Son voisin lui dit de rester, mais comme pour beaucoup d'habitants, le retour s’annonce déjà compliqué. Les quartiers sont souvent privés d’eau et d’électricité. Certaines habitations sont même habitées par des chiens errants
À minuit encore, un groupe d'hommes fait le tour de plusieurs maisons pour vérifier les dégâts dans les ruines. Près de Hosh à l’est de Tyr, Hussein vient de rejoindre son oncle. L’homme est impuissant face à son immeuble détruit. Il explique avoir peur et se demande si les tirs vont continuer. Les traumatismes de cette guerre sont encore à fleur de peau. Pour les civils du Sud-Liban, le choc n’est pas terminé. Chacun espère ici que le cessez-le-feu tiendra, et que le chantier de la reconstruction leur permettra de retrouver une vie normale, laissant la guerre derrière eux.
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