Mahmoud Abbas demandera la reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU
Depuis la Mouqata'a, à Ramallah, Mahmoud Abbas évoque le droit légitime des Palestiniens. Il veut “mettre fin à une injustice historique en accédant à la liberté et à l'indépendance comme tous les autres peuples de la Terre, dans un Etat palestinien sur les lignes du 4 juin 1967”.
Au cours d'un long discours, le président palestinien a dévoilé la stratégie qu'il comptait utiliser pour conduire son offensive diplomatique à l'ONU. Il n'ira pas par quatre chemins, et demandera le maximum. Il veut demander une adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU, ce qui revient à la création d'un Etat plein droit, sans concession, en passant par la “voie royale”, un symbole fort. Pas de “vaticanisation” de la Palestine, donc.
Pour cela, il ne craint pas d'affronter le vote du Conseil de sécurité : “notre option est le Conseil de sécurité”, martèle-t-il même. Pour surmonter l'obstacle, il doit obtenir les voix de neuf des 15 membres , mais surtout, la totalité de celles des cinq membres permanents. Les Etats-Unis ont déjà annoncé urbi et orbi que, sauf changement de dernière minute, ils opposeraient leur veto.
Mahmoud Abbas semble donc prêt à foncer dans un mur, et le Hamas, son concurrent politique en Palestine, ne pense pas autre chose en qualifiant de solitaire la démarche du président de l'Autorité palestinienne, qui comporterait “de grands risques”. Israël de son côté prévient que la paix ne sortira pas d'une “démarche unilatérale à l'ONU”.
Mais d'ici le 23 septembre, un peu d'eau a le temps de couler sous quelques ponts. Barack Obama doit rencontrer Benyamin Netanyahou la semaine prochaine à New York, et des émissaires européens et américains s'activent à Ramallah pour tenter de fléchir Mahmoud Abbas. Une hypothèse de moins en moins probable. Après son discours de ce soir, le président palestinien semble prêt à tenter son quitte ou double.
Grégoire Lecalot, avec agences
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