Michèle Alliot-Marie prise à partie à Gaza
Ils l’ont poursuivie jusque devant l’entrée de l'hôpital Al-Quds, à Gaza. Un comité d’accueil composé d’une trentaine de manifestants qui, dès l’arrivée de la ministre française des affaires étrangères dans la bande de Gaza, ont jeté chaussures et lancé huées au passage du convoi officiel, rapportent des témoins. De source au sein de la délégation, on a confirmé que le convoi avait été brièvement ralenti, sans faire cependant état de jets de projectiles.
A l’origine de ce chahut, des propos qu'aurait tenus hier la ministre française en signe de soutien au soldat Gilad Shalit, enlevé par des militants du Hamas et détenu dans la Bande de Gaza depuis 2006. Lors de cette rencontre avec les parents du militaire franco-israélien, Michèle Alliot-Marie aurait, selon la presse locale, parlé de crime de guerre. Des propos attribués à tort à la ministre mais tenus en sa présence par le père de Gilad Shalit, Noam Shalit. Lors de cette entrevue, ce dernier avait en effet affirmé que " détenir un otage sans le laisser rencontrer des représentants de la Croix-Rouge, c'est un crime de guerre ". Michèle Alliot-Marie s'était engagée de son côté à intervenir auprès de l'Union européenne et "de faire passer le message pour que le prisonnier reçoive des visites de la Croix-Rouge".
" Il y a Gilad Shalit mais aussi 7.000 prisonniers palestiniens ", pouvait-on lire aujourd'hui sur l’une des banderoles des manifestants au passage de la délégation française dans la bande de Gaza. Des manifestants indignés par les propos qu'auraient donc tenus Michèle Alliot-Marie la veille et à qui ils reprochent en outre de n'avoir pas évoqué le sort des prisonniers palestiniens. " Get out of Gaza ", indiquait encore une vaste pancarte brandie devant la voiture officielle de la ministre qui, malgré ces vives protestations, est restée imperturbable et souriante.
Lors de la première étape hier en Israël de sa tournée au Proche-Orient, la chef de la diplomatie française a demandé que l'allégement du blocus israélien qui frappe la bande de Gaza soit complètement appliqué. La France appelle à "mettre un terme" au blocus de la bande de Gaza "au nom des valeurs de liberté et de dignité", a-t-elle ré-affirmé aujourd'hui lors de sa première visite dans ce territoire palestinien, lors d'un discours au Centre culturel français de Gaza.
Cécile Mimaut avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.