"Nous avons toujours été aux côtés du Liban" : à l'ONU, Emmanuel Macron tente de faire entendre la voix de la France
Journée cruciale à l’Assemblée générale de l’ONU, mercredi 25 septembre, au lendemain de l'appel du président américain, Joe Biden, à éviter une "guerre généralisée". Israël multiplie les frappes sur le Liban, visant officiellement des cibles du Hezbollah. Le mouvement islamiste a annoncé la mort d’un de ses commandants. Emmanuel Macron a rencontré la nuit dernière le nouveau président iranien Massoud Pézéshkian avant une réunion du Conseil de sécurité à la demande de la France et le discours du président à la tribune des Nations Unies.
Aux Etats-Unis, l’influence d’Emmanuel Macron semble en net recul. Le président français, qui passe un véritable test à l'ONU, agit comme s’il voulait jouer les médiateurs et appelle à la désescalade générale. Mercredi, c’est son seul - et peut-être son dernier - moyen d’action. Il exhorte dès lors l’Iran à user de son influence dans la région "pour avancer" sur le chemin d’un cessez-le-feu, sans garantie d’obtenir la moindre inflexion.
La "situation s'est aggravée"
En face de lui : le nouveau président iranien Massoud Pézéshkian, avec qui le chef de l’État s’est déjà entretenu par deux fois cet été. Un tête-à-tête confirmé à la dernière minute, monté en coulisses en secret, car quelques heures plus tôt, le nouveau Président iranien promettait - avec un brin de provocation - de ne pas laisser son allié, le Hezbollah, seul face aux frappes d’Israël.
La désescalade, la protection des civils, le soutien aux populations seront des fils conducteurs évidents pour le discours d’Emmanuel Macron à la tribune des Nations Unies, ce qu’il n’a plus fait depuis deux ans. L’Élysée, laconiquement, estime que la "situation s’est aggravée". Emmanuel Macron va reprendre ses marottes : refus d’un monde toujours fragmenté, refus des clivages, nécessité de faire respecter le droit international partout, pour tout le monde et tout le temps. Ce sera la seule intervention du Président français à New York.
Une stratégie de discrétion assumée
Emmanuel Macron refuse cependant de commenter la situation au Proche-Orient au détour d’un couloir. "Nous avons toujours été aux côtés du Liban, vous le savez, nous continuerons de l'être", déclare-t-il, sans en dire davantage. La stratégie est assumée : chasser le naturel et se faire discret pour laisser le gouvernement travailler en France. Loin des caméras, loin des micros, au point d’accréditer l’idée que son influence se réduirait à peau de chagrin. "C’est difficile pour lui, reconnaît un ami. Il sait qu’il doit laisser de la place, avant il était tout-puissant."
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