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Nouvelle flambée de violence en Iran

Des manifestations ont tourné à la violence aujourd’hui à Téhéran. Une figure de l'opposition, l'ex-président Mohammed Khatami, a été agressé et des protestataires ont été battus par des partisans du régime ultraconservateur.
Article rédigé par franceinfo
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La situation est très tendue dans la capitale iranienne, où de nombreux policiers ainsi que des miliciens bassidji quadrillent les rues à l'occasion de la manifestation annuelle de soutien aux Palestiniens. Organisée par le régime elle rassemble des dizaines de milliers de manifestants. En parallèle l'opposition a défié le pouvoir religieux, ayant appelé, pour la première fois depuis la mi-juillet, à une marche de protestation de masse.

Défiant les mises en garde du régime, des dizaines de milliers de partisans de l'opposition sont descendus dès le matin dans la rue pour protester contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Au milieu d'un imposant dispositif policier, des jeunes femmes et hommes portant des bracelets verts, couleur de la campagne électorale de M. Moussavi, se sont rassemblés dans différentes places de Téhéran, criant à la gloire de leur chef et appelant à la libération des détenus.

M. Khatami, qui prenait part à l'une des manifestations, a été agressé physiquement, selon le site réformateur Parlemennews.ir. "Un groupe de conservateurs a attaqué Mohammad Khatami (...) Son turban est tombé et ils voulaient le battre. Mais des partisans (de M. Khatami) les en ont empêchés et la police anti-émeute est intervenue".

Le chef de l'opposition Mir Hossein Moussavi (candidat malheureux à la présidentielle contestée du 12 juin dernier) a été hué aux cris de "Mort à Moussavi l'hypocrite" par des sympathisants du régime qui se sont ensuite jetés sur sa voiture, le forçant à quitter les lieux, a indiqué l'agence officielle Irna.

A l'université de Téhéran, où se sont rassemblés les fidèles, M. Ahmadinejad s'en est de nouveau violemment pris à Israël, ennemi juré de l'Iran, qualifiant l'Holocauste de "mythe", des propos qui avaient suscité l'indignation à travers le monde. Selon lui, "les jours de ce régime (israélien) sont comptés et il est sur le point de s'effondrer. Le régime est mourant".

Caroline Caldier avec agences

Sur cette vidéo tournée ce matin, les manifestants scandent : "Ni Gaza, ni Liban, je voue ma vie à l'Iran" puis "Confessions et tortures n'ont plus aucun effet !"

Dans celle-ci, tournée à Téhéran, la foule salue M.Karroubi, l'un des candidats à la présidentielle de juin qui a publiquement dénoncé les tortures et les viols en prison. Dans un deuxième temps, ils huent le gouvernement et scandent "A bas la dictature"

Dans celle dernière, à Téhéran, le 1er slogan est : "vos chars et vos miliciens n'ont plus d'effet !", puis le second : "Ni Gaza, ni Liban, je voue ma vie à l'Iran !"

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