Attaque contre un campus de l'Ohio : l'assaillant inspiré par des groupes terroristes mais pas forcément lié à eux
Le jeune homme qui a blessé 11 personnes mardi à l'Ohio State University de Columbus pourrait bien avoir été inspiré par le groupe Etat islamique et l'imam américain Anwar al-Awlaki, un ancien membre d'Al-Qaïda, a annoncé mercredi le FBI.
L'étudiant américain d'origine somalienne qui a blessé, lundi 28 novembre, 11 personnes dans l'Ohio avant d'être tué par la police n'avait pas de "liens directs" avec une quelconque organisation "terroriste", mais a été "inspiré" par un responsable d'Al-Qaïda et par le groupe Etat islamique, ont indiqué les autorités, mercredi 30 novembre.
Bien qu'Abdul Razak Ali Artan ait clamé son soutien aux islamistes radicaux sur sa page Facebook, "nous n'avons pas trouvé à ce stade de liens directs avec une quelconque organisation terroriste", a déclaré mercredi le secrétaire à la Sécurité intérieure, Jeh Johnson. L'étudiant n'aurait pas non plus communiqué directement avec de telles organisations, selon lui. "Nos informations laissent à penser qu'il s'agit de l'action de quelqu'un qui s'est autoradicalisé", a ajouté Jeh Johnson.
Artan a été "inspiré par [l'ancien recruteur d'Al-Qaïda] Anwar al-Awlaki et par l'Etat islamique", a précisé une représentante du FBI. Un agent spécial du FBI a aussi affirmé que l'ancien réfugié somalien était arrivé aux Etats-Unis en provenance du Pakistan, sans donner plus de détails.
L'Etat islamique a revendiqué l'attaque
Le président élu Donald Trump a estimé sur Twitter, mercredi matin, que l'auteur de l'attaque, "réfugié somalien", "n'aurait jamais dû être" aux Etats-Unis. En campagne, le républicain avait proposé d'interdire l'entrée des musulmans sur le territoire américain, de peur que des assaillants extrémistes ne se cachent parmi eux. Sa proposition avait suscité une polémique.
Les autorités n'ont pas qualifié cette attaque de "terroriste" mais, mardi, l'agence de propagande du groupe Etat islamique, Amaq, a affirmé que l'étudiant était un "soldat" du mouvement jihadiste. L'assaillant a "mené son opération en réponse aux appels à cibler les citoyens de pays de la coalition internationale" qui combat les jihadistes en Irak et en Syrie, a ajouté l'agence, selon une traduction du centre de surveillance des mouvements extrémistes Site.
Sur sa page Facebook, fermée depuis l'attaque, l'étudiant avait menacé les Etats-Unis. "Je n'en peux plus. Amérique ! Cesse ton ingérence dans les pays étrangers, surtout dans la 'Oumma' [communauté des musulmans]", avait-il écrit, selon les médias américains. "Nous ne vous laisserons pas en paix tant que vous ne laisserez pas les musulmans en paix." Artan avait aussi qualifié de héros Anwar al-Awlaki, un imam américain recruteur d'Al-Qaïda tué par un drone américain au Yémen.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.