Ce que l'on sait d'Alan Henning, britannique décapité par l'Etat islamique
Otage des jihadistes depuis décembre 2013, il a été tué, selon une vidéo diffusée par l'EI vendredi.
Un chauffeur de taxi de Manchester au grand cœur. Alors qu'il participait à un convoi humanitaire, Alan Henning a été enlevé en décembre 2013. Vendredi 3 octobre, les jihadistes de l'Etat islamique (EI) ont diffusé une vidéo dans laquelle ils affirment avoir décapité ce Britannique de 47 ans. Voici ce que l'on sait du parcours de ce père de famille, qui voulait aider les victimes de la guerre civile en Syrie.
Un taxi volontaire humanitaire
Il s'agissait de son quatrième voyage en Syrie. Marié et père de deux adolescents, Alan Henning s'était porté volontaire pour acheminer de l'aide dans un camp de réfugiés. Dans une vidéo diffusée par les islamistes le 15 septembre dernier, il apparaissait souriant avec un enfant syrien dans les bras..
Surnommé "Gadget" pour son goût prononcé pour les nouvelles technologies, Alan Henning n'était pas un professionnel de l'humanitaire. Touché par les souffrances de la population civile syrienne, il avait décidé de s'associer à un groupe d'amis musulmans qui avaient fondé une association caritative, "Aid4Syria" afin d'amener de l'aide humanitaire dans des camps de réfugiés. Il s'était même fait tatouer le nom de cette association sur le bras.
Décrit par ses amis comme "un homme au grand cœur", il s'était également activement impliqué dans la collecte de fonds pour financer l'équipement médical et l'aide alimentaire que le groupe a ensuite apportés en Syrie. Sa femme Barbara, le décrit comme un "homme pacifique".
Enlevé au cours d'un convoi
Selon Kasim Jameel, également chauffeur de taxi dans le grand Manchester, et l'un des organisateurs des convois humanitaires auxquels Alan Henning avait pris part, ce dernier avait insisté pour participer au dernier convoi au lieu de passer les fêtes de fin d'année avec sa famille.
Les véhicules du convoi humanitaire informel, qui ont quitté le Royaume-Uni le 20 décembre, ont été arrêtés par un groupe armé après avoir franchi la frontière turque. "Ils ont mis tout le monde dans une pièce et ont commencé les interrogatoires", a rapporté, sous couvert d'anonymat, un ami du Britannique au Times (lien payant en anglais).
Selon cette source, les ravisseurs "parlaient en anglais parce que personne dans le convoi ne parlait arabe. C'était un mélange de Libyens et d'Algériens et ils n'ont pas bien traité Alan parce qu'il n'était pas musulman". Alan Henning a ensuite été séparé de ses camarades, ont raconté ces derniers à leur retour au Royaume-Uni, après avoir été libérés.
Plusieurs journaux britanniques rapportaient qu'il avait ensuite été déplacé jusqu'à Raqqa, au nord de la Syrie, présentée par les jihadistes de l'EI comme leur capitale. A la demande du ministère britannique des Affaires étrangères, ses proches et sa famille avaient depuis gardé le silence sur son enlèvement.
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