"Complément d'enquête" : sur la trace du général syrien soupçonné de torture
Une cinquantaine de hauts gradés syriens, soupçonnés de crimes de guerre, seraient réfugiés en France. "Complément d'enquête" a retrouvé l'un d'entre eux.
Mouaz, réfugié syrien, a été interpellé en 2011 après avoir participé à des manifestations contre le régime à Raqqa. "Un garde m'a appelé, il m'a attaché sur une planche, il m'a soulevé, m'a mis les pieds en l'air et il m'a frappé très fort, très, très fort. Vous imaginez ce qu'une personne peut subir lorsqu'elle est attachée à cet instrument, c'est vraiment terrifiant", raconte-t-il.
Arrestations de masse, torture, viols
Cet ancien informaticien affirme avoir été arrêté par Khaled Al Halabi, le patron de la sûreté d'État de Raqqa, un service de renseignement. Lorsque les islamistes font de Raqqa leur capitale en avril 2013, le général prend la fuite et débarque à Paris à l'automne 2014. Selon un juriste spécialiste des crimes de guerre, le service qu'il dirigeait était impliqué dans des arrestations de masse, des tortures, des viols et des meurtres. Ces bourreaux seraient au minimum une cinquantaine aujourd'hui en France. Contacté par "Complément d'enquête", Khaled Al Halabi nie toutes ces accusations. "De toute ma vie, je n'ai jamais fait de mal à qui que ce soit", assure-t-il. À l'heure où des milliers de victimes réclament des procès, ces suspects vivent toujours en toute impunité.
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