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En Irak, une série télé satirique pour "supprimer la peur" de l'Etat islamique

Le premier épisode d'une série baptisée "L'Etat des mythes" a été diffusé, samedi, sur la chaîne publique irakienne Iraqiya.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Capture d'écran d'un extrait de la série parodique irakienne "L'Etat des mythes", où le leader de l'Etat islamique Abou Bakr Al-Baghdadi sort d'un œuf. (IRAQIYA)

Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef du groupe Etat islamique (EI), ne se montre jamais. Malgré tout, les Irakiens vont bientôt pouvoir suivre les aventures du "calife" autoproclamé à la télévision, pour en rire plutôt qu'en pleurer, dans une nouvelle série satirique visant à les décomplexer face aux jihadistes.

Pour les créateurs de la série "L'Etat des mythes", dont le premier épisode a été diffusé, samedi 27 septembre, sur la chaîne publique Iraqiya, banaliser et ridiculiser le chef islamiste et ses jihadistes peut permettre d'écorner leur image de méchants sanguinaires presque surnaturels.

"La seule solution : les regarder en face"

Entre deux prises, Thaer Jiyad, un responsable de la production, explique que le but de la série est "de supprimer la peur qui s'est enracinée dans l'esprit des gens". "La seule solution, avec ces groupes fondamentalistes, est de les regarder en face, et ça commence par leurs leaders", ajoute-t-il.

Malgré cet objectif d'encourager la population à dépasser sa frayeur, l'idée de s'exposer à une possible vengeance pour s'être moqué des jihadistes a détourné certains protagonistes du projet. "Nous avons eu des difficultés, notamment quand certains acteurs ont eu peur de tourner par crainte pour leur sécurité", admet le réalisateur Ali Al-Qassem.

"On doit tous défendre ce pays"

Ceux qui ont fini par s'engager dans l'aventure ont maintenant le sentiment de prendre part à l'effort de guerre. "On doit tous défendre ce pays, assure Ali Al-Qassem. Nous, nous ne sommes pas à même d'utiliser des armes, mais nous pouvons quand même aider à défaire l'EI à travers notre travail."

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