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Iran : quatre questions sur l'attentat revendiqué par le groupe Etat islamique qui a fait au moins 29 morts

La tuerie s'est déroulée lors d'un défilé militaire samedi matin, à Ahvaz, dans la province du Khouzestan (sud-ouest du pays), peuplée majoritairement d'Arabes.

Article rédigé par franceinfo
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Des militaires blessés lors de l'attentat, le 22 septembre 2018 à Ahvaz (Iran). (MORTEZA JABERIAN / ISNA / AFP)

Carnage en Iran. Des hommes armés ont ouvert le feu, samedi 22 septembre, sur un défilé militaire à Ahvaz, dans le sud-ouest du pays. Au moins 29 personnes sont mortes dans cette attaque revendiquée par le groupe Etat islamique.

Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cet attentat.

Que s'est-il passé ?

L'attaque a eu lieu vers 7h30, heure de Paris, selon l'agence semi-officielle Isna, à Ahvaz, la capitale de la province du Khouzestan, peuplée majoritairement d'Arabes (alors que l'Iran est peuplée majoritairement de Persans). Selon l'agence de presse iranienne Fars, l'attaque a été menée par deux hommes armés, qui ont ouvert le feu sur la foule qui assistait à un défilé militaire de la Journée nationale des forces armées. Les assaillants ont ensuite essayé de tirer sur la tribune officielle, mais ont été neutralisés par les forces de l'ordre, indique Fars, laissant entendre qu'ils ont été blessés.

Un général des Gardiens de la Révolution livre une autre version de faits. Il parle de "quatre terroristes". "Trois ont été envoyés en enfer sur les lieux de l'attaque et le quatrième, qui avait été blessé et arrêté, a rejoint l'enfer peu après du fait de la gravité de ses blessures", a-t-il expliqué. Des photographies de presse montrent des militaires allongés au sol devant une tribune. Selon plusieurs médias iraniens, les assaillants étaient vêtus de treillis militaires.

Quel est le bilan ?

Le dernier bilan fait état d'au moins 29 morts et 57 blessés, selon la télévision officielle Al-Alam. Sa source est le député Mojtaba Zolnouri, membre de la Commission parlementaire de la Sécurité nationale et des affaires étrangères. "Parmi les martyrs, figurent une fillette et un ancien combattant qui a été tué sur sa chaise roulante", a déclaré le général de brigade Abolfazl Shekarchi, porte-parole des forces armées iraniennes, sur la télévision d'Etat.

Qu'a déclaré l'Etat islamique ?

La revendication a été faite via Amaq, l'organe de propagande de l'organisation jihadiste. "Des combattants de l'Etat islamique ont attaqué un rassemblement des forces iraniennes dans la ville d'Ahvaz", a déclaré Amaq. C'est la deuxième attaque revendiquée par le groupe terroriste en Iran, après celle du 7 juin 2017. L'attentat contre le Parlement et le mausolée du fondateur de la République islamique avait fait 17 morts et des dizaines de blessés. 

Dans une vidéo publiée en mars 2017, l'organisation sunnite avait menacé d'agir en Iran en représailles au soutien militaire et logistique apporté par Téhéran aux autorités de Damas et de Bagdad, adversaires du groupe jihadiste en Syrie et en Irak. Le groupe affirmait vouloir conquérir l'Iran pour "le rendre à la nation musulmane sunnite" et provoquer un bain de sang chez les chiites.

Comment a réagi le gouvernement iranien ?

La réplique ne s'est pas fait attendre. "La réponse de la République islamique à la moindre menace sera terrible", a déclaré le président Hassan Rohani, selon un communiqué publié sur son site internet officiel. "Ceux qui fournissent un soutien en matière de renseignement et de propagande à ces terroristes devront en répondre", ajoute le communiqué.

Le ministre des Affaires étrangères iranien avait, plus tôt, mis en cause un régime étranger soutenu par Washington. "Des terroristes recrutés, entraînés et payés par un régime étranger ont attaqué Ahvaz (...). L'Iran considère que les parrains régionaux du terrorisme et leurs maîtres américains sont responsables de telles attaques", a écrit Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient pour leur part accusé les assaillants d'être liés à un groupe séparatiste arabe soutenu par l'Arabie saoudite.

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