Jihadistes français condamnés à mort en Irak : "Ce jugement a été validé et conçu de concert avec les autorités françaises", selon Jean-Charles Brisard
Sept Français ont déjà été condamnés à mort, d'autres seront jugés dans les prochains jours.
Les jihadistes français en Irak et en Syrie bénéficient-ils d'un "procès équitable" à Bagdad ? C'est ce qu'a affirmé Jean-Yves le Drian, le ministre des Affaires étrangères, mercredi 30 mai à l'Assemblée nationale. Plusieurs ONG et des avocats dénoncent "des parodies de justice" en Irak depuis la condamnation à mort de sept jihadistes français remis à Bagdad fin janvier par les Kurdes de Syrie. Les procès de quatre autres doivent se tenir ce dimanche et lundi dans la capitale irakienne.
Des condamnations qui embarrassent la France
C’est un exercice d’équilibriste auquel se livre depuis plusieurs mois le gouvernement français. Paris assure Bagdad de sa légitimité à juger les jihadistes français, tout en rappelant haut et fort son opposition à la peine de mort. Jusqu’à présent, aucun français détenu dans les geôles irakiennes n’avait été condamné à la pendaison.
Y-a-t-il eu un jeu de dupe se questionnent plusieurs avocats de famille de jihadistes. Pour Jean-Charles Brisard, directeur du centre d’analyse du terrorisme, la France ne pouvait ignorait ce qui attendait ses ressortissants. "Ce qui est certain c'est que ce transfert et ce jugement par les autorités irakiennes de ressortissants français, il a été validé et conçu de concert avec les autorités françaises, dit-il. Cela ne s'est pas fait uniquement entre les kurdes de Syrie et les Irakiens. Il est vraisemblable que la France intervienne pour que ces peines soient commuées en réclusion à perpétuité en Irak".
De son côté, l’association française des victimes du terrorisme rappelle que ces prisonniers détiennent des réponses dans de nombreux dossiers judiciaires liés aux attentats en France.
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