Kurdes de Syrie : lâchés par les Occidentaux ?
Le secteur d'Afrine (Syrie), qui était aux mains des combattants kurdes, a été repris par les Turcs.
Un drapeau turc hissé sur l'un des bâtiments officiels des Kurdes... après deux mois de combat, Afrine est tombée. Au coeur de la ville, la statue d'un héros de la résistance kurde est déboulonnée. La chute d'Afrine marque un coup d'arrêt dans la progression des Kurdes en Syrie. Présents dans trois cantons au début de la guerre en 2012, les Kurdes ont au fil des années conquis un territoire de plus en plus large en Syrie. Les Kurdes sont en première ligne pour reprendre les villes détenues par le groupe Etat islamique comme Kobané ou Raqqa, avec la bénédiction des États-Unis et de la France. Mais ces conquêtes territoriales à la frontière avec la Turquie sont inacceptables pour les Turcs, qui considèrent les Kurdes comme des terroristes.
"Afrine est une poche qui n'est pas suffisamment consistante"
Et lorsqu'il y a deux mois, les troupes turques lancent leur offensive sur Afrine, Américains et Français laissent faire. François Hollande parlait même d'abandon il y a quelques jours dans une interview au journal Le Monde : "Je n'oublie pas ce que les Kurdes ont pu faire en un moment extrêmement difficile". Rassemblée hier à Paris, la diaspora kurde a le sentiment d'avoir été trahie par ses alliés dans la guerre contre Daech. Selon les observateurs, les Occidentaux ont privilégié leurs relations avec la Turquie, au détriment des Kurdes. Selon Antoine Basbous, directeur de l'observatoire des pays arabes, Afrine est une poche qui n'est pas suffisamment consistante, aux yeux des grandes puissances, pour se fâcher avec les Turcs et rompre avec la Turquie. Pour le président truc, Afrine n'est qu'un début : il a annoncé sa volonté de prendre le contrôle d'autres zones kurdes en Syrie.
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