L'Etat islamique et le régime syrien coupables de crimes de guerre, selon l'ONU
Une commission d'enquête indépendante des Nations unies estime que l'Etat islamique et le régime de Bachar Al-Assad devraient être traduits devant la Cour pénale internationale.
Le gouvernement de Bachar Al-Assad et les insurgés jihadistes de l'Etat islamique se rendent coupables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité en Syrie, et devraient être traduits devant la Cour pénale internationale (CPI). C'est ce qu'estime, mercredi 27 août, une commission d'enquête indépendante des Nations unies.
Dans un rapport, les enquêteurs de l'ONU dénoncent la campagne de terreur de l'Etat islamique dans le nord de la Syrie, où le groupe se livre à des exécutions publiques, des amputations et autres sévices infligés à ses ennemis, qu'ils soient pro-gouvernementaux ou membres d'autres groupes rebelles.
"L'Etat islamique en Irak et au Levant [précédent nom de l'Etat islamique] constitue une menace claire et immédiate pour les civils, en particulier pour les minorités, dans les régions qu'il contrôle en Syrie et dans la région", ajoute le président de la commission d'enquête de l'ONU.
"Torture systématique" en prison
Les forces gouvernementales syriennes ont, de leur côté, largué des barils d'explosifs sur des zones civiles à Alep, dont certains contenaient probablement du chlore à au moins huit reprises en avril, et commis d'autres crimes de guerre, accusent les enquêteurs. L'analyse médicolégale de 26 948 photos qui auraient été prises dans des prisons gouvernementales entre 2011 et 2013 a confirmé les accusations "de torture systématique et de décès de détenus" formulées de longue date, précisent-ils dans leur rapport.
Les enquêteurs, dont fait partie Carla del Ponte, ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et de celui pour le Rwanda, ont établi une liste secrète de personnalités qui devraient faire l'objet de poursuites internationales. "Le Conseil de sécurité de l'ONU doit référer ces crimes à la CPI", insiste Carla del Ponte, estimant qu'il s'agirait d'un "premier pas pour rendre justice aux victimes", comme cela a été le cas en ex-Yougoslavie et au Rwanda.
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