Avec la bataille de Kobani, des militants armés pro-Kurdes reviennent en Turquie
Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont commencé à renvoyer des combattants en Turquie à cause de la bataille de Kobani (Syrie) et des émeutes prokurdes, qui menacent le processus de paix avec Ankara, selon un de ses chefs, Cemil Bayik.
"Si les choses continuent comme ça, la guérilla combattra pour défendre notre peuple." Des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont commencé à renvoyer des combattants en Turquie à cause de la bataille de Kobani (Syrie) et des émeutes prokurdes, qui menacent le processus de paix avec Ankara, selon un de ses chefs, Cemil Bayik. "Alors que le gouvernement continue à déployer des soldats dans le sud-est et l'est [de la Turquie], nous avons décidé d'agir", a expliqué Cemil Bayik à la télévision allemande, sans préciser le nombre de combattants qui avaient quitté leur quartier général des monts Kandil (nord de l'Irak) pour revenir sur le sol turc.
De violentes manifestations prokurdes ont agité cette semaine la Turquie, notamment sa partie sud-est à majorité kurde, pour dénoncer le refus du gouvernement islamo-conservateur d'Ankara de venir militairement en aide à la ville kurde de Syrie de Kobani, assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique. Ces émeutes ont fait au moins 31 morts et plus de 350 blessés, selon un bilan cité vendredi par le ministre turc de l'Intérieur.
Le gouvernement turc opposé à une intervention militaire votée par le parlement
Dans le cadre des pourparlers de paix engagés fin 2012 avec les autorités, le PKK a décrété un cessez-le-feu en mars 2013 et commencé deux mois plus tard à retirer de Turquie une partie de ses forces, dont le nombre total est estimé à 5 000 hommes. Ce retrait a toutefois été suspendu depuis un an, les Kurdes estimant que le pouvoir n'avait pas tenu ses promesses de réforme en faveur de leur communauté, estimée à 15 millions de personnes (20% de la population turque).
Le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan a averti récemment que la chute de Kobani signifierait la fin des pourparlers du paix et a intimé aux autorités turques de faire un geste avant le 15 octobre. Le Parlement turc a accordé son feu vert formel à une intervention militaire contre les jihadistes en Irak et en Syrie. Mais le gouvernement s'y est jusque-là refusé, redoutant que celle-ci ne renforce le régime de Damas.
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