Lafarge admet des "arrangements inacceptables avec des groupes armés" pour sécuriser sa cimenterie en Syrie
Le groupe cimentier est visé par une enquête préliminaire ouverte en octobre, à la suite de plaintes d'ONG et de Bercy. Selon "Le Monde", qui avait révélé l'affaire, ces arrangements ont profité à l'organisation Etat islamique.
Le géant suisse des matériaux de construction LafargeHolcim fait amende honorable. Il a admis, jeudi 2 mars, avoir conclu des arrangements "inacceptables" pour assurer la sécurité d'une cimenterie en Syrie, déchirée par la guerre, en 2013 et 2014. Le groupe reconnaît que la filiale locale, qui appartenait alors au français Lafarge, "a remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions", sans pouvoir établir les destinataires finaux. Selon Le Monde, qui avait révélé l'affaire, ces arrangements ont profité à l'organisation Etat islamique.
Une plainte de Bercy
Situé dans le nord du pays, cette cimenterie est un investissement phare du groupe dans la région. Lafarge, qui a depuis fusionné avec le Suisse Holcim, l'a rachetée en 2007 et l'a mise en route en 2011, avec une capacité de production de 2,6 millions de tonnes de ciment par an. Elle a fonctionné ainsi pendant trois ans, puisque le groupe français n'a quitté la Syrie qu'en septembre 2014, soit trois ans après le début de la guerre civile et l'émergence dans le pays du groupe EI.
Le géant français du ciment fait l'objet d'une enquête à Paris sur ces activités, alors qu'une série d'interdictions avaient été édictées par l'Union européenne, notamment l'interdiction de toute relation avec "les organisations terroristes présentes en Syrie". Il est visé par une plainte de Bercy et de plusieurs ONG.
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