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Bourreau de James Foley : "Il apparaît de plus en plus probable qu'il s'agisse d'un Britannique", selon Cameron

Après la diffusion de la vidéo de l'exécution du journaliste par l'Etat islamique, le tueur n'est "pas encore identifié". Mais il parle parfaitement anglais et aurait un accent "possiblement londonien", selon plusieurs experts.

 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le reporter américain James Foley, à Alep, en Syrie, en novembre 2012.  (EYEPRESS NEWS / AFP)

Il apparaît "de plus en plus probable" que le bourreau de la vidéo de l'Etat islamique montrant la décapitation du journaliste américain James Foley soit un Britannique, a indiqué mercredi soir le Premier ministre David Cameron.

"Nous n'avons pas encore identifié l'individu responsable de cet acte, mais pour autant qu'on puisse en juger, il apparaît de plus en plus probable qu'il s'agisse d'un ressortissant britannique", a dit le chef du gouvernement au sortir d'une des nombreuses réunions de crise qu'il a présidées dans la journée.

Dans un communiqué, Downing Street précisait plus tôt dans la journée que le Premier ministre était rentré de ses vacances dans la matinée et que ces réunions se tenaient en présence du ministre des Affaires étrangères et des hauts responsables du ministère de l'Intérieur. L'occasion de faire un point sur "la menace posée par les terroristes de l'EI".

Le chef d'un groupe de jihadistes britanniques ?

La vidéo montre un homme masqué et habillé de noir qui semble couper la gorge de James Foley, enlevé par des hommes armés en novembre 2012 en Syrie. Le bourreau, qui dit s'appeler "John", aurait un accent anglais, "possiblement londonien", selon plusieurs experts, cités par le Guardian

Le journal affirme qu'un ancien otage de la région a identifié le bourreau comme le chef d'un groupe de trois jihadistes britanniques basé à Racca, la capitale syrienne de l'Etat Islamique. "Des sources en Syrie" affirment au Guardian que l'homme est même un personnage central des négociations autour des otages dans la ville. 

De leur côté, les services secrets américains mènent des recherches pour identifier le bourreau. "L'une des raisons pour lesquelles ce qui se passe en Syrie et en Irak représente une menace directe à notre propre sécurité nationale est la présence d'un nombre significatif de nos concitoyens [dans ces pays] qui risquent, à un moment donné, de chercher à rentrer au Royaume-Uni avec des compétences et des techniques acquises auprès de ces organisations terroristes", a jugé le chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond. Il a ajouté qu'il y avait de "plus en plus" de Britanniques en Irak.

"Ils font partie des combattants les plus véhéments"

"Nous pourrions décider d'envoyer un nombre limité de formateurs à Bagdad, par exemple. Nous pourrions former des formateurs irakiens (..) et former les forces de sécurité irakiennes", a par ailleurs dit le ministre des Affaires étrangères, à la BBC. A l'heure actuelle, l'assistance britannique à l'Irak se résume à des missions aériennes de surveillance, à l'envoi d'aide humanitaire et au transport d'armes de pays tiers à destination des combattants kurdes.

"Nous avons toujours dit que les combattants étrangers qui partent en Syrie ne vont pas là-bas pour être des spectateurs", a affirmé Shiraz Maher, du Centre international d'études sur la radicalisation (ICSR) au King's College de Londres. "Ils y vont pour participer pleinement à la guerre, pour être aux avant-postes du conflit", a-t-il ajouté. "Nous avons vu des combattants britanniques là-bas perpétrer des attentats-suicides, nous les avons vus agir en tant que bourreaux, a-t-il précisé sur la BBC. Malheureusement, ils font partie des combattants les plus vicieux et les plus véhéments sur place." 

Rappelant que les jihadistes avaient présenté cet assassinat comme une réponse aux frappes américaines en Irak, l'expert a jugé que leur démarche "mettait la pression sur Obama, mais embarrassait également le gouvernement britannique".

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