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Lutte contre le terrorisme : la France doit "changer de paradigme"

François Hollande prononcera ce midi à Paris un discours très attendu sur la démocratie et le terrorisme. Mais pour Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense et spécialiste des questions stratégiques internationales et en particulier militaires, "il faut changer de paradigme".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

François Hollande prononcera ce midi salle Wagram à Paris un discours très attendu sur la démocratie et le terrorisme. Préparé depuis l’attentat du 14 juillet, peaufiné en marge de sa tournée en Asie, selon ses proches, cette allocution promet d’être très personnelle. Pour Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense et spécialiste des questions stratégiques internationales et en particulier militaires, "il faut changer de paradigme".

L’État de droit est-il compatible avec la lutte contre le terrorisme ?

Pierre Conesa : Bien sûr que l’État de droit est compatible. Simplement l’État de droit c’est un respect de l’indépendance des pouvoirs, un certain nombre de règles juridiques et un certain nombre de principes constitutionnels. Dans cet espace de l’État de droit, il est toujours possible d’adopter des lois qui sont toujours critiquables. La lutte antiterroriste a cette caractéristique sur le plan règlementaire et législatif que vous devez anticiper un acte pour qu’il ne se passe pas, ce qui est exactement le contraire du droit pénal.

Que faut-il attendre du discours de François Hollande et de la classe politique ?

Il y a un risque terrible que le débat soit essentiellement dans la concurrence de la répression et de l’organisation sécuritaire. Il ne faut pas seulement s’interroger sur la capacité de sécuriser les lieux de vie en France, ce qui est totalement impossible, mais sur les raisons pour lesquelles la France est ciblée de cette manière-là.

Faut-il changer de stratégies en Irak et en Syrie alors que les premiers résultats contre le groupe Etat Islamique se font sentir sur le terrain ?

Il faut reconnaître que l’opération est une opération dont la logique militaire fait que le territoire national est devenu le champ d’action du groupe État islamique. Nous croyons que la question se règle là-bas, mais l’État islamique adapte une stratégie dont on voit les effets. En décembre 2015, il y avait déjà une vingtaine d’États participants à la coalition qui avaient été frappés par des attentats ‘sponsorisés’ par Daech. C’est un moyen de déplacement de la guerre. Je me pose la question de savoir pourquoi la coalition aérienne qui bombarde Daech ne contient aucun avion des Etats arabes et en particulier du Golfe. Pourquoi les Occidentaux sont-ils les seuls à se battre contre Daech ?

Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense : " l’État de droit c’est un respect de l’indépendance des pouvoirs"

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