Offensive turque en Syrie : Emmanuel Macron réunit ce soir un conseil restreint de défense et dénonce "une situation humanitaire insoutenable"
"Cette offensive prend le risque, d'une part, et nous le constatons sur le terrain, de créer des situations humanitaires insoutenables et d'autre part, d'aider à Daech à ré-émerger dans la région", a-t-il déclaré.
Ce qu'il faut savoir
L'offensive turque contre les Kurdes en Syrie aidera-t-elle le groupe Etat islamique à se reformer ? Nourrissant les craintes de la communauté internationale, les autorités kurdes ont annoncé, dimanche 13 octobre, que 785 femmes et enfants de combattants étrangers du groupe Etat islamique avaient réussi à s'échapper d'un camp de déplacés, à Aïn Issa. "Cette offensive prend le risque, d'une part, et nous le constatons sur le terrain, de créer des situations humanitaires insoutenables et d'autre part, d'aider à Daech à ré-émerger dans la région", a déclaré Emmanuel Macron. Franceinfo suit l'évolution de la situation en direct.
Une évasion massive. C'est l'administration semi-autonome du camp qui a rapporté la fuite de 785 proches de jihadistes, assurant que "le camp d'Aïn Issa était désormais sans gardes", ceux-ci ayant "quitté" les lieux. Les déplacés fuient "au fur et à mesure", affirment les Kurdes. Le camp d'Aïn Issa, situé dans le nord de la Syrie, dans la région de Raqqa, abrite 13 000 déplacés, dont ces 785 étrangers.
Un conseil de défense. Emmanuel Macron annoncé qu'il convoquait à l'Elysée un conseil restreint de défense, dimanche 13 octobre à 22 heures. Dans une déclaration commune avec la chancelière allemande Angela Merkel, il a déclaré : "Cette offensive prend le risque, d'une part, et nous le constatons sur le terrain, de créer des situations humanitaires insoutenables et d'autre part, d'aider à Daech à ré-émerger dans la région."
Les combats se poursuivent au cinquième jour de l'offensive turque. Samedi, les forces turques étaient entrées dans Ras al-Aïn, une ville-clé tenue par les Kurdes.
Retrait de jusqu'à 1 000 soldats américains. C'est ce qu'a annoncé dimanche le chef du Pentagone Mark Esper, sur ordre de Donald Trump. Il a évoqué sur la chaîne CBS une "situation intenable" pour des troupes qui "peuvent se retrouver prises en étau" entre les Kurdes et les Turcs. Sur place, les Etats-Unis comptent environ 2 000 soldats.
Le bilan s'alourdit. Dimanche, au moins 14 civils ont été tués dans les combats selon le décompte d'une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, portant le total de civils tués en cinq jours à 52. L'OSDH a accusé, samedi, des combattants syriens aux ordres des trucs d'avoir "exécuté" au moins neuf de ces civils.