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Qui est "John", le bourreau de James Foley ?

Article rédigé par Kocila Makdeche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le bourreau du journaliste américain James Foley, tel qu'il apparaît dans la vidéo de l'exécution.  ( YOUTUBE)

Une véritable chasse à l'homme internationale s'est mise en place pour retrouver le bourreau du journaliste américain décapité par l'Etat islamique, après la diffusion des images de l'assassinat, le 19 août.

Il dit s'appeler "John". Un prénom des plus communs pour un homme qui cache son visage d'une cagoule noire. Depuis mercredi, les services secrets britanniques et américains s'efforcent d'identifier le bourreau de James Foley, le journaliste américain décapité dans une vidéo posté sur internet par l'Etat islamique, mardi 19 août.  

Alternativement qualifié de "boucher", "maniaque" ou "fanatique" par la presse anglophone, le tueur serait "probablement Britannique", selon le Premier ministre David Cameron. Voici ce que l'on sait du bourreau du journaliste américain.

Un jeune homme, originaire de la banlieue de Londres 

Depuis mercredi, les soupçons s'accumulent concernant la nationalité britannique du bourreau. D'abord à cause de son accent. Avant l'exécution, le meurtrier s'exprime dans la vidéo pour défier le président américain. De nombreux experts ont souligné l'accent britannique du jihadiste qui se nomme lui-même "John". Un accent visiblement londonien, selon les experts du MI6, le service de renseignement britannique.

D'autres éléments ont été apportés par la presse britannique. Interviewé par le Guardian (lien en anglais), Paul Kerswill, un expert en linguistique de l'université de York, affirme que l'homme parle un "anglais multiculturel de la Londres", significatif de l'East End, un quartier populaire en périphérie de la capitale. "Il parlait probablement aussi une langue étrangère", explique le linguiste. 

Le leader d'un groupe de jihadistes surnommé "les Beatles"

Le journal affirme qu'un ancien otage en Syrie aurait identifié le bourreau comme le chef d'un groupe de trois jihadistes britanniques basé à Racca, la capitale syrienne de l'Etat Islamique. Non sans ironie, le groupe serait surnommé "les Beatles" par les otages eux-mêmes en raison de leur nationalité (et en dépit du fait qu'ils ne sont que trois...).

L'homme est décrit par l'un de ses otages, qu'il l'aurait côtoyé au quotidien. Ce dernier le dépeint comme "intelligent, éduqué et comme étant un fervent croyant des enseignements de l'islamisme radical"

Un négociateur d'otages de l'Etat islamique

Toujours selon le Guardian (lien en anglais), l'homme pourrait être le responsable des otages étrangers au sein de l'Etat Islamique à Racca (Syrie). "Des sources en Syrie" auraient affirmé que le bourreau est même le personnage central des négociations d'otages dans la ville.

Il aurait été l'un des principaux interlocuteurs des services secrets espagnols et turcs pendant les discussions qui ont abouti à la libération de 11 otages par l'Etat islamique, en mars. On comptait parmi eux les deux journalistes espagnols Javier Espinosa et Ricardo García Vilanova.

 Désormais, la cible d'une chasse à l'homme

Depuis mercredi 20 août, le FBI, le MI6 et Scotland Yard s'efforcent de découvrir l'identité du bourreau. "Ils finiront par l'identifier", et peuvent compter pour cela sur l'aide de proches, a assuré Richard Barret, l'ancien patron de la lutte antiterroriste au sein des services de renseignements MI6. L'arrêter en Syrie ou en Irak, en proie à la guerre, et le traduire en justice pourraient s'avérer autrement plus problématique, selon l'expert interviewé par la BBC radio 4 (lien en anglais). Cependant, s'il n'est pas tué au combat, il sera appréhendé "un jour ou l'autre", a-t-il prédit.

La police et les services de renseignements disposent d'outils de reconnaissance faciale et vocale ultra-sophistiqués pour tenter de mettre un nom sur l'image de l'exécuteur. Ils disposent aussi d'un fichier où figure une partie des 500 Britanniques qui combattraient en Irak et en Syrie, selon les autorités. Parmi les personnes fichées se trouvent les jeunes hommes apparus à visage découvert sur de récentes vidéos de propagande et de recrutement de l'EI.

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