: Vidéo Ce Français a combattu l'Etat islamique avec les Kurdes, depuis sa tête est mise à prix
"Mon travail, c'est d'éliminer les gars de Daech", disait-il à Franceinfo en mars 2018. Son témoignage lui a valu de voir sa tête mise à prix par l'organisation Etat islamique. Un an plus tard, "Complément d'enquête" a retrouvé "Ravachol" dans un parc parisien.
Ils ont tout lâché pour faire la guerre à l'organisation Etat islamique. Qui sont ces Français engagés aux côtés des Kurdes, parfois au péril de leur vie ? Les journalistes de "Complément d'enquête" ont rencontré un jeune homme qui vit en banlieue parisienne, un libertaire engagé dès le lycée, parti combattre. Ce jeune homme de 19 ans a pris pour nom de guerre celui d'un anarchiste français du XIXe siècle : Ravachol.
Révolution au Rojava
Sa passion : la révolution, particulièrement au Rojava, cette région du nord syrien où les Kurdes tentent de bâtir un régime d’inspiration néo-marxiste. "Ce sont des idées qui se rapprochent beaucoup de l'extrême gauche, qui défendent des principes de démocratie directe, de féminisme radical, d'écologie radicale, et de collectivisme, de partage des richesses."
Sniper dans les rangs kurdes
"Je suis un militant français anarcho-syndicaliste. J'ai combattu au sein des YPG [Unités de protection du peuple kurde] en Syrie, contre l'Etat islamique, et j'ai passé huit mois là-bas." Ainsi se présente "Ravachol". Sa mission consistait à neutraliser le plus grand nombre de combattants de Daech. Sur ces images du front syrien, on le voit tirer avec son Dragunov, fusil de précision russe qui permet d'éliminer l'ennemi à 1 000 mètres de distance. Une excellente recrue pour les Kurdes, qui manqueraient de snipers face aux hommes en noir de Daech.
Cible à abattre
Avec sa Kalachnikov tatouée sur le bras, Ravachol est devenu une cible à abattre. L'organisation Etat islamique a mis à prix la tête de celui qui a eu l'audace de se vanter dans la presse. "Mon travail, c'est d'éliminer les gars de Daech", expliquait-il à Franceinfo il y a un an. En retour, l'EI veut lui "faire la peau".
Quand il a appris qu'il était "wanted", "sur le coup, [il] étai[t] un peu affolé", reconnaît-il. "Mais aujourd'hui, ça ne me fait ni chaud ni froid, affirme-t-il. Voire je suis un peu content de moi." Malgré son sourire, le jeune homme dit garder des séquelles de la guerre.
Extrait de "Mourir pour des idées", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 28 mars 2019.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.