Palestine. Après le vote à l'ONU, tout redevient comme avant ?
Pour le Premier ministre du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, le statut d'observateur attribué à la Palestine à l'ONU est une "victoire diplomatique".
PROCHE-ORIENT – Pour les Palestiniens, c'est une grande victoire. Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a salué, vendredi 30 novembre, comme "une victoire diplomatique et politique considérable" le statut d'Etat observateur attribué par l'ONU à la Palestine, la veille. "Ce qui s'est passé à l'Assemblée générale de l'ONU est le couronnement de la persévérance, des luttes et des sacrifices du peuple palestinien et confirme la victoire remportée à Gaza", a-t-il déclaré, en référence à la confrontation avec l'armée israélienne au mois de novembre.
Quel est l'état des relations entre les voisins ennemis au lendemain de ce coup de pouce diplomatique donné à la Palestine ?
Israël et Palestine ne se reconnaissent pas
En Palestine : unité, résistance et jihad. "Pour traduire cette résolution dans les faits et en un Etat sur le terrain, nous devons poursuivre la résistance et le jihad et nous consacrer à l'unité palestinienne sur une stratégie de résistance", a indiqué Ismaïl Haniyeh lors d'un rassemblement pour les prisonniers devant le siège du Croissant-Rouge, à Gaza. "Nous saluons ce vote, cette annonce et cette étape, mais sur la base de l'attachement aux principes du peuple palestinien, de la non-reconnaissance d'Israël et de la non-renonciation à un pouce de la terre de Palestine".
Israël dénonce le Hamas "terroriste". L'ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Ron Prosor, a rétorqué que le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, était quant à lui "reconnu internationalement comme une organisation terroriste", a-t-il martelé. "Cette résolution ne changera pas le fait que l'Autorité palestinienne n'a aucun contrôle sur Gaza", a poursuivi le diplomate, interpellant le président palsetinien : "président Abbas, vous ne pouvez même pas visiter près de la moitié du territoire de l'Etat que vous affirmez représenter. Ce territoire est contrôlé par le Hamas", a-t-il poursuivi.
La question des colonies toujours pas réglée
La Palestine veut la fin de "l'occupation". Un peu plus tôt dans la journée, l'Organisation de coopération islamique (OCI) a estimé pour sa part que le vote à l'ONU marquait le droit "irréversible" des Palestiniens à un Etat. Cette résolution est "une réalisation historique sur la voie de la fin de l'occupation israélienne", s'est félicité le secrétaire général de l'organisation pan-islamique, Ekmeleddin Ihsanoglu.
Depuis New York, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé à la reprise des négociations avec Israël, tout en réclamant l'arrêt de la colonisation. "Nous ne posons pas de condition mais il existe pas moins de 15 résolutions de l'ONU qui considèrent la colonisation comme illégale et comme un obstacle à la paix qu'il faut éliminer. Pourquoi ils [les Israéliens] n'arrêtent pas la colonisation?", a-t-il ajouté.
La Palestine ayant accédé au statut d'"État non membre", elle pourrait, théoriquement, ratifier le Statut de Rome et saisir la CPI. "Nous avons désormais le droit de saisir la CPI mais nous n'allons pas le faire maintenant et ne le ferons pas, sauf en cas d'agression" israélienne, a déclaré Mahmoud Abbas à ce sujet.
Israël annonce la création de 3 000 logements. Dans le même temps, un haut responsable de l'Etat hébreu a annoncé, vendredi, la construction de 3 000 nouveaux logements dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est occupée et en Cisjordanie, a indiqué vendredi le quotidien Haaretz.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé qu'en présentant leur demande à l'ONU, les Palestiniens avaient "violé leurs accords avec Israël". "Israël agira en conséquence", a-t-il ajouté.
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