Plus de 1,2 million de Syriens ont manifesté vendredi contre le régime du président Bachar al-Assad
Rami Abdel-Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, a indiqué que les manifestations se sont tenues dans les deux villes de Hama (centre) et Deir Ezzor (est).
Comme chaque semaine depuis la mi-mars, les militants avaient appelé sur leur page Facebook "Syrian Revolution 2011" à manifester vendredi contre le régime syrien.
Les manifestants ont scandé des slogans en faveur de la chute du régime et exprimant leur solidarité avec Homs, une ville du centre où des violences meurtrières se sont récemment produites.
A Homs, en dépit des intenses opérations sécuritaires de ces derniers jours, "des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs quartiers", a déclaré M. Abdel Rahmane.
Quatre manifestants ont été tués par des agents de sécurité ou des milices fidèles au régime syrien à Alep et Homs, dans le nord de la Syrie, et près de Damas, ont annoncé des militants des droits de l'Homme.
Paris condamne de nouveau la "fuite en avant sans issue" du régime
La France a de nouveau condamné vendredi la "fuite en avant sans issue" que constitue la répression des manifestations contre le régime syrien, et a appelé l'armée syrienne à cesser de "faire régner la terreur parmi les civils". "L'armée et les autres forces de sécurité doivent savoir qu'elles devront rendre compte de leurs actes", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.
"Aujourd'hui, la France exprime sa très vive préoccupation pour la ville de Homs (160 km au nord de Damas) et sa population où la répression a fait des dizaines de morts parmi les civils. La terreur règne toujours dans Homs, encerclée par l'armée syrienne", a-t-il poursuivi.
Des manifestations dans tout le pays
Plus de 12.000 personnes ont également manifesté à Idleb (nord-ouest) en soutien à Homs et pour la chute du régime, selon le militant. A Jablé, sur la côte, une importante manifestation s'est déroulée près de la mosquée al-Mansouri et des jeunes en provenance des régions voisines s'y sont rassemblés, a-t-il précisé.
A Deraa (sud) où est née la contestation contre le régime du président Bachar al-Assad le 15 mars et où des agents de sécurité ont été massivement déployés autour des principales mosquées, "des jeunes ont défilé dans la rue al-Koussour et des tirs nourris étaient entendus", a déclaré M. Abdel Rahmane.
"Des centaines de manifestants ont commencé à défiler dans les localités kurdes" du gouvernorat d'Hassaké (nord-est), a indiqué Abdel Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l'Homme. A Soueida, dans le sud, des centaines de personnes ont aussi manifesté après la prière musulmane hebdomadaire.
A Damas, dans le quartier Midane, devenu le point de ralliement des contestataires dans la capitale, 5.000 d'entre eux ont défilé près des mosquées al-Daqaq et Zein al-Abidine. 400 autres manifestants ont été dispersés à l'aide de gaz lacrymogène près de la mosquée al-Hassane. Dans un autre quartier, celui d'Hajar al-Assouad, des milliers de personnes sorties de trois mosquées ont manifesté pour la liberté. Les forces de sécurité sont "déployées en grand nombre dans les quartiers de Qaboune et de Roukn Eddine" de Damas, a signalé M. Rihaoui, faisant état de points de contrôle aux entrées de ces quartiers.
Le 15 juillet, des centaines de milliers de contestataires avaient manifesté en Syrie, en particulier dans les villes de Deir Ezzor, de Hama et de Damas, pour demander la libération des détenus et la chute du régime. La répression avait fait 28 morts, principalement dans la capitale et dans ses environs.
Lire aussi:
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.