Trente-cinq kurdes tués : le parti turc au pouvoir s'excuse
"Selon les premières informations, ces gens étaient des trafiquants et non des terroristes", a déclaré le vice-président du Parti de la justice et du développement.
La tension monte, jeudi 29 décembre en Turquie, au lendemain de la mort de trente-cinq villageois kurdes, tués dans des raids de l'aviation turque à la frontière irakienne. Plus de 2 000 Kurdes ont en effet manifesté à Istanbul contre le gouvernement. Le rassemblement s'est achevé par des heurts entre des jeunes Kurdes et des policiers anti-émeutes.
Quelques heures auparavant, le parti au pouvoir a présenté ses excuses et évoqué une possible erreur au lendemain des raids. "Selon les premières informations, ces gens étaient des trafiquants et non des terroristes", a déclaré Hüseyin Celik, vice-président du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste). Les villageois kurdes auraient ainsi été confondus avec des rebelles séparatistes.
Jeudi matin, le gouverneur de la région de Sirnak a officiellement reconnu "un incident". Les médias et élus pro-kurdes ont eux évoqué une possible bavure de l'armée. Une enquête est en cours.
Une zone de passage pour les contrebandiers
Plus tôt dans la journée, un membre du conseil provincial de Sirnak (une province située en face de la zone irakienne où se sont produits les faits) avait indiqué que les chasseurs turcs ont effectué un pilonnage par accident. Selon lui, le groupe d'une trentaine de personnes, des jeunes pour la plupart âgés de 16 à 20 ans, auraient traversé la frontière à des fins de contrebande. Les villageois de cette zone se rendent fréquemment en Irak par des voies illégales pour rapporter du carburant et du sucre bon marché afin de les revendre en Turquie.
La zone, très escarpée et montagneuse, rend difficile la recherche des corps. Hasip Kaplan, un député kurde de Sirnak, a confirmé à l'AFP être au courant de l'incident, indiquant que "des ambulances" s'étaient rendues sur place.
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