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Un détenu palestinien passe son sperme en secret pour devenir père

Le papa purge une peine de prison à perpétuité en Israël.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un détenu au centre de détention de Hadarim dans le centre d'Israël.  (CIA IMAGES / SIPA)

PROCHE-ORIENT - Mohannad est bien portant, confirme sa maman. Ce bébé en pleine santé est né à la suite d'une insémination artificielle très particulière : son père, un Palestinien emprisonné à vie, a réussi à faire passer, à l'insu de ses gardes israéliens, un échantillon de sperme à son épouse, selon sa famille. 

Quelques mois plus tard, Mohannad est donc né par césarienne dans un hôpital de Naplouse, en Cisjordanie. "Loué soit Allah qui nous a accordé sa grâce. Mon mari et moi, nos deux filles et toute la famille, nous attendions cela depuis si longtemps", raconte à l'AFP lundi 13 août Dallal Ziben, 32 ans. A l'extérieur de la salle de travail, au milieu d'un groupe de femmes de la famille, la grand-mère, très fière, explique que le prénom du bébé est celui d'un ami du père "tombé comme martyr", tué par des soldats israéliens. 

Le père, Ammar, 37 ans, un militant du mouvement islamiste palestinien Hamas condamné pour des attentats anti-israéliens, purge 32 peines de prison à perpétuité dans la prison israélienne de Hadarim (centre d'Israël).  

Les visites conjugales interdites

Les détails sur la façon dont le sperme d'Ammar a transité sont gardés soigneusement secrets. Interrogée, une porte-parole du service pénitentiaire israélien dit ne pas être au courant de cette histoire."Les visites d'épouses de détenus sont étroitement surveillées par les gardiens et il n'y a aucun moyen pour un prisonnier de rester seul un moment avec sa femme", souligne de son côté un responsable du Club des prisonniers palestiniens.

Le docteur Saalem Abou al-Kheizaran, qui a procédé à l'insémination, affirme à l'AFP avoir "reçu un échantillon de sperme du mari via un procédé fiable et médicalement sûr", sans vouloir donner d'autres détails."Deux tentatives d'insémination avec le même échantillon ont échoué avant que nous réussissions à la troisième reprise", témoigne ce médecin en estimant que "chacun a le droit d'être parent".

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