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Une centaine de femmes, rassemblées à Benghazi pour le dernier vendredi du ramadan, prient pour la capture de Kadhafi

"Qu'il sorte de son trou et montre qu'il est un homme", s'exclame Mme Charif, venue prier avec ses deux filles sur la place principale de Benghazi, fief de la rébellion dans l'est de la Libye, rebaptisée "Place Tahrir" ou Place de la liberté.Comme elle, une centaine d'habitantes de Benghazi prient pour la fin du "tyran".
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Des Libyennes crient leur joie lors d'un rassemblement sur la place de la Liberté le 22 août dernier. (GIANLUIGI GUERCIA / AFP)

"Qu'il sorte de son trou et montre qu'il est un homme", s'exclame Mme Charif, venue prier avec ses deux filles sur la place principale de Benghazi, fief de la rébellion dans l'est de la Libye, rebaptisée "Place Tahrir" ou Place de la liberté.

Comme elle, une centaine d'habitantes de Benghazi prient pour la fin du "tyran".

"J'aimerais trouver moi-même et son fils . Je m'occuperais d'eux!" dit cette femme d'une soixantaine d'années, en affirmant que cinq membres de sa famille, dont son fils, avaient été tués sur le front Est, dans la ville de Ben Jawad, en mars.

Derrière des palissades de bois, face à un mur couvert des photographies des "martyrs" de la ville, elles écoutent le prêche et reprennent en coeur les invocations de l'imam: "Que la fête de fin du ramadan soit la fête de la victoire!", scandent-elles.

Mais pour elles, il est impossible de parler de victoire avant la capture, mort ou vif, de Mouammar Kadhafi. Et pour cela, elles sont prêtes à des sacrifices supplémentaires.

"J'ai donné mon fils aîné pour la Libye, il avait 20 ans. Et j'espère que son frère de 18 ans, mon seul enfant encore en vie, rejoindra bientôt lui aussi le front", dit une sexagénaire, "Oum (mère de)" Mohammed Ramadhan Azzawi, le nom de son fils aîné, mort dans la ville de Brega (est) le 15 août.

Les Libyennes réclament vengeance
Au centre de la place, les hommes se rassemblent autour des cercueils de deux combattants morts jeudi à Ben Jawad, tandis que les femmes, poing levé, réclament vengeance.

"Nous ferons couler la dernière goutte de notre sang s'il le faut, mais nous arrêterons Kadhafi", lance une autre femme, devant les affiches des "martyrs de la révolution".

Non loin de là, Fardous Ben Khatous, portant un voile blanc à fleurs roses, contemple l'immense photo de son neveu, un ingénieur tout juste diplômé, tué au front.

"Dans mes prières du dernier vendredi avant l'Aïd el-Fitr, je demande à Dieu d'aider les rebelles à mettre la main sur Kadhafi pour qu'on puisse le juger", dit-elle. Le mois de jeûne musulman du ramadan s'achève en début de semaine prochaine par la fête du Fitr.

Pour de nombreuses femmes, le colonel Kadhafi doit être capturé vivant, pour qu'il réponde de ses crimes devant son peuple.

"Kadhafi va enfin payer ! Pendant des années, on ne pouvait rien dire, j'ai hâte qu'on l'attrape pour en finir avec la tyrannie", déclaré Wafa Abdel Mouneim, une femme au foyer qui s'occupe désormais d'organiser les rassemblements de femmes sur la (nouvelle) Place Tahrir.

"Le sang de nos martyrs n'a pas coulé pour rien, désormais nous n'accepterons plus jamais le pouvoir d'un tyran et juger Kadhafi permettra d'envoyer un message clair à nos futurs dirigeants", estime pour sa part Najat, 40 ans.

Heureuses et fières

D'ailleurs, toutes ces femmes assurent être "heureuses" et "fières" de la mort de leurs maris, frères ou fils, malgré leurs visages baignés de larmes.

"C'est dur en tant que mère, mais je sais que mon fils est mort pour la Libye libre, pour tous les autres Libyens", affirme Najwa al-Khawa, entre deux sanglots.

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