Une manifestation de juifs ultra-orthodoxes portant l'étoile jaune choque en Israël
Plusieurs centaines d'entre eux ont manifesté samedi soir, parfois déguisés en déportés. Ils entendaient protester contre l'hostilité des médias, selon eux, à leur égard.
Le climat se tend entre les autorités israëliennes et les juifs ultra-orthodoxes. L'utilisation de l'étoile jaune et de déguisements de déportés, samedi soir durant une manifestation de ces derniers à Jérusalem, a suscité dimanche 1er janvier de nombreuses protestations.
Plusieurs centaines de ces militants religieux, qui refusent notamment que des femmes se mêlent aux hommes dans les transports en commun, entendaient protester contre l'hostilité des médias, selon eux, à leur égard. Dans le cortège, figuraient des enfants en tenue rayée de déporté arborant l'étoile jaune imposée par les nazis.
Certains ultra-orthodoxes ne reconnaissent pas Israël
"Je condamne de la façon la plus vive ce phénomène d'utilisation des symboles de la Shoah. C'est inadmissible. Cela porte atteinte au souvenir de la Shoah et aux valeurs fondamentales du judaïsme", a réagi Avner Shalev, directeur du Mémorial Yad Vashem voué à l'étude et au souvenir du génocide perpétré par les nazis.
Un avis partagé par Lucien Laare, historien et ancien résistant, interrogé par France 2 :
Charles Enderlin et Alone Grego - France 2
Des manifestants ont également brandi des pancartes accusant "l'entité sioniste" de persécuter la communauté "haredi" (ultra-orthodoxe). Certains groupes ultra-orthodoxes, en effet, ne reconnaissent pas Israël, estimant qu'un Etat juif ne peut naître qu'avec la venue du Messie.
Une "petite minorité" selon Netanyahou
Mardi dernier, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté à Beit Shemesh, à trente kilomètres de Jérusalem, pour dénoncer les ultra-orthodoxes qui cherchent à imposer leurs codes religieux dans cette ville. Les tensions ont été ravivées lorsque la télévision a diffusé le témoignage d'une fillette de 8 ans se plaignant d'avoir été insultée sur le chemin de l'école par des juifs ultra-orthodoxes qui lui reprochaient une tenue "indécente".
Le président israélien, Shimon Peres, a dénoncé les agissements d'une "petite minorité" et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de sévir contre tous ceux qui s'en prendraient aux femmes.
Dimanche, des dizaines de militants opposés à la ségrégation hommes-femmes sont montés à bord d'autobus desservant des quartiers ultra-orthodoxes de Jérusalem pour dénoncer la règle tacite qui contraint les femmes à s'assoir à l'arrière sur ces lignes. Cette action s'est déroulée sans incident.
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