: Vidéo "13h15". La renaissance du savon d'Alep au cœur du Val-de-Marne

Samir Constantini est un ancien médecin français reconverti dans les produits orientaux. Comme il ne pouvait plus importer de savon d’Alep depuis la Syrie en guerre, il a décidé d’en produire du "made in France". Et il a créé 11 emplois à Santeny, dans le Val-de-Marne.

Cet ex-patron de laboratoire d’analyses médicales s’est lancé dans l’aventure à plus de 50 ans. Pour réussir son projet en France, il a fait appel à son ancien fournisseur, le maître savonnier Hassan Harastani, dont la savonnerie a été détruite par des bombardements.

La même recette qu’en Syrie

Samir et Hassan ont construit une grande savonnerie en grande banlieue parisienne, à la fois high-tech et artisanale. Le maître savonnier de grande réputation contrôle le processus de saponification : "Il a besoin d’encore un peu de cuisson. Ça colle encore sur la cuillère… Celui-là est prêt. Vas-y, goûte…" dit-il à celui qui l’a accueilli en France alors qu’il fuyait la guerre dans son pays.

"Ah, oui, il est bon. Il ne brûle pas la langue, répond l’ex-toubib. Si ça fait comme une pile électrique, c’est qu’il y a trop de soude. La saponification n’est pas terminée. Là, c’est doux, donc c’est bon." Hassan certifie effectuer les mêmes gestes qu’en Syrie car il utilise "la même recette : seulement de l’huile d’olive, de l’huile de laurier, de l’eau et de la soude végétale. Cette odeur, je la sentais dans mon usine avant. J’espère que c’est celle du passé, du présent et du futur".