Yémen : des généraux et des cadres rejoignent la contestation
Telle une ultime tentative de regagner la confiance de son peuple, le président Saleh a limogé son gouvernement dimanche soir. En vain. Celui qui dirige de main de fer le Yémen depuis 32 ans, ne peut endiguer les défections autour de lui. Les dernières en date : les ambassadeurs du Yémen en Arabie saoudite, en Egypte, au Koweït et auprès de la Ligue Arabe ont annoncé aujourd'hui se joindre au mouvement de contestation. Suivis dans l'après-midi par cinq autre ambassadeurs yéménites en Europe qui eux ont écrit au président afin de lui demander sa démission.
"J'annonce mon soutien à la révolution des jeunes et au changement au
Yémen", a déclaré l'ambassadeur en Arabie saoudite, Mohammad Ali al-Ahwal. Des dizaines d'officiers yéménites ont également annoncé leur ralliement en masse à la contestation contre le président et des chars ont été déployés lundi à des endroits stratégiques de Sanaa. Pourtant l'armée yéménite semble toujours soutenir le président Ali Abdallah Saleh. Elle le défendra contre tout "coup de force contre la démocratie", a déclaré le ministre de la Défense.
Autre signe inquiétant pour le pouvoir en place, le principal chef tribal, cheikh Sadek al-Ahmar, a demandé au président Saleh de se retirer, joignant sa voix à celles de dignitaires traditionnels et religieux, dont le rôle est déterminant dans ce pays pauvre de 24 millions d'habitants.
Selon le chef de la diplomatie française Alain Juppé, "Il faut aujourd'hui aider ceux qui veulent faire avancer les droits de l'homme, construire la démocratie. Ceci est valable pour tous les pays. Nous le disons au Yémen où la situation est en train de se dégrader", a dit M. Juppé au cours d'un point de presse. "Il faut que le pouvoir en place en tienne compte. Il semble aujourd'hui que le départ du président Saleh est incontournable", a-t-il insisté.
Caroline Caldier, avec agences
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