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Dans le Yémen en guerre, le choléra et la rougeole font aussi des ravages

Le Yémen, un pays en proie à la guerre depuis 2014, doit aussi affronter des épidémies dangereuses pour les enfants, comme la rougeole, qui s'ajoute au choléra, à cause de la difficulté de vacciner les populations, parfois méfiantes.

Article rédigé par Omar Ouahmane
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Yémen doit faire face à une épidémie de rougeole, alors vient à peine de passer, le pic de l'épidémie de choléra, ici prise en charge dans un hôpital de Sanaa, l'été 2017. (MOHAMMED HUWAIS / AFP)

Au Yémen, un pays miné par la guerre depuis plus de trois ans, un enfant meurt toutes les 10 minutes de maladies qui peuvent être évitées. Cet état des lieux, établi par l'Unicef, fait de ce pays de la péninsule arabique, l'un des endroits de la planète les plus dangereux pour les jeunes habitants. Alors que le pic de l'épidémie de choléra est passé, la rougeole commence à faire ses premières victimes.

>>> À lire aussi : au Yémen, la survie des déplacés d'Aden, où prospèrent famine et choléra

À Aden, dans un bâtiment à l’écart de l’hôpital al Jamhouria, les pleurs des enfants résonnent dans le couloir menant à une grande pièce. Ils sont réunis, veillés par leurs mères. Leur pédiatre, Nala Mohamed, explique qu’initialement, ce centre a été créé pour les cas de choléra. "Mais l’hôpital doit faire face à un nouveau problème, la rougeole", se désole le médecin, qui dit traiter parfois plus 25 patients.

Une vingtaine de lits, côte à côte, sans séparation, accueille des enfants amaigris. Une mère de famille indique que son fils de 16 mois qu’elle tient dans ses bras, n’a pas été vacciné.

J’avais entendu dans le village que ce ne serait pas bon pour la santé. Et maintenant, il est très malade.

La mère d'un enfant non vacciné contre la rougeole

à franceinfo

Toutes ces familles viennent de villages pauvres et reculés où les croyances religieuses sont bien ancrées. La pédiatre explique qu’"il y a de l’ignorance et des croyances religieuses répandues au sein de la population, selon lesquelles la vaccination est inutile, voire mauvaise". Mais il y a aussi les effets du conflit opposant houthis et camp progouvernemental depuis plus de trois ans. 

Des centres de vaccination, dans des villes ou des gouvernorats, ont dû fermer leurs portes ou qui ont été détruits.

Nala Mohamed, pédiatre à Aden

à franceinfo

Depuis le début de l’épidémie de rougeole, trois bébés sont décédés des suites de la rougeole dans cette unité hospitalière.

Au Yémen, la survie des déplacés d'Aden, où prospèrent famine et choléra - le reportage d'Omar Ouahmane

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