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Audition des journalistes sur l'affaire des armes françaises au Yémen : "C'est une manière de nous intimider", affirme le journaliste Benoît Collombat

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France

Le journaliste de Radio France a été entendu par la DGSI ce mercredi. 

Trois journalistes ont été convoqués mardi 14 mai et mercredi au siège de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), suite aux révélations sur l'utilisation des armes françaises au Yémen, potentiellement sur des civils. "On nous reproche une compromission du secret de la défense nationale" a indiqué mercredi sur franceinfo, Benoît Collombat, journaliste à la cellule investigation de Radio France.

Un interrogatoire pour identifier les sources 

Le journaliste raconte que durant son audition à la DGSI, les questions étaient essentiellement tournées sur les sources. "Il y a vraiment une recherche active de la source ou des sources". Benoît Collombat rappelle, qu'aujourd'hui, la loi Sapin de décembre 2016, qui protège les lanceurs d'alerte, ne couvre pas le secret-défense. "Potentiellement les sources ne peuvent pas utiliser cette loi pour être protégées".

Durant sa convocation à la DGSI, le journaliste de la cellule investigation de Radio France a refusé de répondre à ces questions et a opposé "le secret et la protection des sources".

J'ai simplement fait une déclaration de principe dans laquelle j'ai indiqué qu'il s'agissait d'un sujet d'intérêt public majeur

Benoît Collombat

à franceinfo


17 ONG ont dénoncé les menaces qui pèsent sur la liberté de la presse suite à la convocation de ces trois journalistes, après leur enquête sur l'utilisation des armes françaises au Yémen.  Pour le journaliste Benoît Collombat, cette convocation à la DGSI n'est pas neutre et c'est "une manière d'intimider les journalistes qui voudraient travailler sur ce type de sujet, sur les ventes d'armes françaises. Or, c'est un sujet qui a toute sa place dans le débat public !".

"Dans ce débat il y a deux logiques qui s'affrontent. La logique journalistique de la révélation, ce que nous avons fait. Et puis, il y a la logique du secret. La question qui est posée c'est la légitimité de ce secret", a-t-il conclu. 

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