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La coalition arabe du Golfe sur pied de guerre totale avec la rébellion au Yémen

La coalition des pétromonarchies du Golfe a intensifié ses raids contre les rebelles yéménites, notamment dans la capitale qu’ils tiennent depuis un an. Une escalade en prélude à une offensive au sol contre les combattants houthis, parrainés par l’Iran et soutenus par les forces du président déchu. Les renforts saoudiens, émiratis et qataris attestent de la volonté d’en finir avec ce conflit.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Prêtes au combat, les forces yéménites loyales au gouvernement de Abd Rabbo Mansour Hadi, en exil en Arabie Saoudite, paradent le 8 septembre 2015 dans la région de Maarib, à l'est de la capitale Sanaa. (Abdullah Hassan/AFP)

La bataille pour Sanaa a-t-elle déjà commencé ? Le missile tiré vendredi 4 septembre par les hommes de l’ancien président Ali Abdallah Saleh faisant 60 morts parmi les militaires saoudiens, émiratis et bahreinis dans la région de Maarib aura servi de déclencheur.

L'ambassade d'Iran à Sanaa transformée en chambre d'opération houthie 
L’attaque a secoué la coalition sunnite anti-rébellion houthie, qui a aussitôt manifesté sa détermination d’en finir avec la menace de ces combattants chiites yéménites, parrainés par l’Iran qui cherche à «rééditer l’expérience du Hezbollah libanais au Yémen».

Selon le ministre yéménite des Affaires étrangères, l'ambassade d'Iran à Sanaa a même été transformée «en chambre d'opération houthie» pourvoyant la rébellion en soutien financier et en conseils stratégiques et militaires.
 
Outre les unités émiraties et saoudiennes déjà déployées à Maarib avec blindés et chars de combat, la chaîne satellitaire al-Jazira a annoncé l’arrivée d’un millier de soldats qataris soutenus par 200 véhicules blindés et 30 hélicoptères Apaches via le poste-frontière saoudo-yéménite d’Al-Wadia.

Dix mille soldats de la coalition sunnite prêts à se battre au sol 
Si l’on ajoute à cela le déploiement d’importantes unités d’élites saoudiennes supplémentaires, les forces de la coalition aligneraient à l’heure qu’il est un chiffre oscillant entre 5 et 10.000 soldats, prêts à se battre sur le terrain auprès des forces yéménites loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.
 
Depuis Ryad où il se trouve exilé, ce dernier a même annoncé que 10.000 combattants yéménites étaient prêts à se joindre «à l’armée nationale pour libérer Sanaa et d’autres provinces» du Nord. Après les cinq provinces du Sud reconquises au cours du mois de juillet.
 
Cette offensive, que la coalition voudrait décisive «pour vaincre les rebelles et ceux qui les soutiennent», selon le ministre saoudien de la Défense Mohamed Ben Salmane, est pour le moment précédé de raids aériens de la coalition qui a pilonné la capitale tombée aux mains de la rébellion il y a un an.

Une guerre longue, meurtrière et dévastatrice 
Les frappes, de jour comme de nuit, qui visaient les habitations de responsables de la rébellion auraient fait une trentaine de morts dont plusieurs civils et plus de soixante-dix blessés.
 
Toutefois, face aux forces houthies, aguerries et dotées d’armement sophistiqué dont des missiles SCUD et Tochka, alliées à celles expérimentées de la garde républicaine demeurée fidèle au président déchu Ali Abdallah Saleh, la bataille risque d’être longue et difficile.
 
Elle sera en tout cas meurtrière pour la population et dévastatrice pour la ville de Sanaa, véritable joyau du génie constructeur yéménite.

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