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Yémen: Disparue depuis 5 mois, Nourane Houas, appelle François Hollande à l’aide

Première preuve de vie de Nourane Houas, une employée franco-tunisienne de la Croix rouge internationale au Yémen, mais pour combien de temps ? Enlevée à Sanaa il y a cinq mois, elle est apparue dans une vidéo tournée par ses ravisseurs, très affaiblie et lisant un texte dans lequel elle appelle François Hollande au secours.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Le premier avion-cargo appartenant au Comité international de la Croix rouge, arrivé à l'aéroport de Sanaa le 10 avril 2015 pour livrer 16 tonnes d'aides et de matériel médical. (Mohammed Hamoud/ANADOLU AGENCY/AFP)

Kidnapée à Sanaa le 1er décembre 2015, Nourane Houas, employée de la Croix rouge internationale au Yémen, a fait brusquement une apparition publique sur internet.

Un message vidéo de l'otage franco-tunisienne précis et ciblé 
Pour la première fois depuis cinq mois, un document vidéo d’une quarantaine de secondes, qualifié de «preuve de vie», a été mis en ligne par des sites yéménites, montrant la jeune Franco-tunisienne lisant un message précis et ciblé.
 
Nourane Houas y apparaît revêtue de noir, visiblement amaigrie et très faible, lisant ostensiblement un papier qu’elle tient dans la main. Dans son texte elle appelle le président français, François Hollande, le président yéménite légitime, Abed Rabbo Mansour Hadi, les pays de la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite et enfin les responsables du CICR à «la secourir (sic) d’une mort proche le plus rapidement possible».
 
Dans ce même document, filmé le 13 avril, la jeune otage demande à tous ces responsables de répondre le plus rapidement aux exigences de ses ravisseurs car sa vie et sa santé «très mauvaise» en dépendent.
 
Le texte ne précise pas les revendications, tout comme il ne fait aucune référence aux rebelles Houthies, qui contrôlent la ville de Sanaa où elle a été enlevée, ne confirmant ni n’infirmant qu’ils seraient les ravisseurs.



L'hypothèse d'une prise d'otage crapuleuse n'est pas à exclure
Ce qui laisse penser que cette prise d’otage pourrait aussi être d’origine crapuleuse, comme c’était souvent le cas avant que le pays ne sombre dans la guerre civile.
 
Certaines tribus, notamment dans l’est du pays avaient souvent recours à ce genre d’enlèvements, le plus souvent assortis d’une demande de rançon, pour renflouer leurs caisses et parfois plus. Certains observateurs voient même dans la mise en ligne de cette vidéo un moyen de «faire monter les enchères».
 
Dans ce genre de situation on ne peut non plus exclure que les ravisseurs, s’il ne s’agit pas des rebelles, pourraient également être tentés de faire affaire avec ces derniers en leur fournissant un moyen de pression supplémentaire sur les diplomaties «ennemies».
 
Le Comité international de la Croix rouge, qui a confirmé l’authenticité du document, a fait part de «sa grosse inquiétude» concernant l’état de santé de son employée. «Elle semble faire preuve de beaucoup de force et de courage» a encore ajouté le porte-parole du CICR sur les ondes de France Info.

Le Quai d'Orsay assure que tous les services de l'état sont mobilisés pour sa libération 
Il a également indiqué que la confidentialité gardée jusque là sur cet enlèvement «était un outil pour entrer en contact et établir des relations de confiance avec tous ceux qui participent à la résolution de ce genre de crise».
 
En rendant l’affaire publique et en appelant nommément le président français à intervenir pour une de ses ressortissantes, les ravisseurs ont poussé Paris à réagir.
 
A un moment où la France ne comptait plus d’otages à l’étranger, un communiqué du Quai d’Orsay a confirmé que Nourane Houas était bien de nationalité française et indiqué que «les services de l’Etat sont pleinement mobilisés, en appui des efforts du CICR pour obtenir sa libération».
 

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