Quatre militaires sont renvoyés devant la cour d'assises du Tribunal aux armées de Paris pour le meurtre de Firmin Mahé
Soupçonné d'être un "coupeur de route", Firmin Mahé était mort étouffé par des militaires dans un blindé français en 2005 qui disaient avoir agi sur ordre. Le procès des soldats pourrait se tenir début 2011, a-t-on appris jeudi.
Parmi ces hommes, figure le colonel Eric Burgaud et les trois soldats se trouvant dans le véhicule.
Considéré par les soldats de la force Licorne comme un bandit semant la terreur dans la région de Man, dans l'ouest du pays, Firmin Mahé avait été étouffé lors de son transfert à Man, demandé par le général Poncet. L'Ivoirien avait été arrêté le 13 mai 2005 après avoir été blessé à une jambe lors d'un accrochage avec les Français. Le parquet avait requis le 25 mai 2010 à Paris un non-lieu en faveur du général.
Les quatre militaires restaient mis en examen pour "homicide volontaire" ou "complicité", une fois le non-lieu prononcé en faveur du général de corps d'armée (quatre étoiles) Poncet, à l'époque commandant de la force Licorne, le dispositif militaire déployé en Côte d'Ivoire entre les troupes loyalistes fidèles au président Laurent Gbagbo et celles de la rébellion.
Le procureur du Tribunal aux armées de Paris, Alexandra Onfray, avait requis le renvoi devant les assises de l'adjoint de Poncet, le colonel Eric Burgaud, et des trois soldats qui se trouvaient à bord du véhicule blindé léger. Mme Onfray avait requis une requalification en "omission d'empêcher un crime" les charges retenues contre le conducteur du véhicule, le brigadier Lianrifou Ben Youssouf, et contre le brigadier Johannes Schnier, soupçonné d'avoir maintenu Firmin Mahé lorsqu'il a été étouffé.
Au cours de l'instruction, le colonel Burgaud avait désigné le général Poncet comme ayant donné l'ordre implicite de tuer Firmin Mahé: "'Roulez doucement, vous me comprenez' (...). Cela signifiait que la solution idéale était qu'il décède en route", avait notamment affirmé au juge le colonel Burgaud, relatant l'ordre que lui aurait passé le général.
L'affaire avait été révélée en octobre 2005, cinq mois après les faits, par le ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie.
En avril 2010, quelque 900 soldats français restaient stationnés en Côte d'Ivoire dans le cadre du dispositif Licorne, créé en 2002 et qui a atteint jusqu'à 5.000 militaires deux ans plus tard.
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