Rapport accablant d'Amnesty sur la guerre à Gaza
Amnesty International a publié jeudi un rapport accablant sur l'offensive israélienne de décembre-janvier à GazaAmnesty International a publié jeudi un rapport accablant sur l'offensive israélienne de décembre-janvier à Gaza
L'organisation de défense des droits de l'homme accuse Israël de s'être livré à des actes de "destructions gratuites" visant des civils palestiniens, et confirme le bilan de 1400 Palestiniens tués et 5000 blessés.
Amnesty n'épargne pas le Hamas, estimant que les tirs de roquettes de ses militants vers Israël constituent des "crimes de guerre".
Le rapport de 117 pages, intitulé "22 jours de morts et de destruction à Gaza", première étude approfondie sur l'offensive israélienne, accuse à la fois Israël et le Hamas d'avoir "violé les lois humanitaires internationales" en s'attaquant à des civils.
Amnesty accuse l'armée israélienne de n'avoir pas "distingué entre cibles civiles et militaires" alors qu'elle ne pouvait ignorer la présence de civils dans les secteurs visés, avec pour résultat la "mort de centaines de civils désarmés dont 300 enfants, 115 femmes et 85 hommes âgés de plus de 50 ans".
L'organisation accuse en outre l'armée israélienne de s'être servie de civils, y compris d'enfants, comme "boucliers humains" en les forçant à rester à proximité de positions qu'elle occupait ou même de les avoir obligés à examiner des objets suspects risquant d'être piégés.
Elle rejette en revanche les affirmations israéliennes selon lesquelles le Hamas ou d'autres groupes armés palestiniens se seraient servis de la population comme "bouclier humain". Elle les accuse cependant d'avoir "installé des positions militaires près d'habitations, mettant ainsi en péril la vie des civils".
Elle met en cause l'armée israélienne pour avoir tué des centaines de civils, non seulement avec des armes de haute précision comme des missiles air-sol et des bombes guidées, mais aussi par des tirs d'artillerie et d'obus à fléchettes. Elle l'accuse notamment d'avoir tiré des obus au phosphore blanc "au-dessus de zones à grande densité de population", provoquant de graves brûlures, parfois mortelles.
En ce qui concerne les destructions (plus de 2700 bâtiments détruits), le rapport estime que la plupart étaient "gratuites et délibérées". "Elles ont été conduites dans des circonstances qui confirment qu'elles n'étaient pas justifiées par des impératifs militaires."
Amnesty relève aussi que le Hamas et les groupes armés palestiniens ont tiré des centaines de roquettes contre le territoire israélien, qui ont fait trois morts civils, alors que six militaires étaient tués lors de l'opération, et provoqué un exode de centaines de milliers d'habitants du sud d'Israël. Si les tirs du Hamas ont rarement fait des victimes et ont surtout provoqué des mouvements de panique, ils n'en sont pas moins des actes "aveugles et illégaux au regard du droit international".
L'armée israélienne a dénoncé le rapport d'Amnesty International, affirmant que l'organisation s'était laissée manipuler par le Hamas.
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