Activités de Lafarge en Syrie : le Pnat requiert un premier procès contre la société et d'ex-dirigeants pour "financement du terrorisme"
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a requis un premier procès contre le cimentier français Lafarge pour "financement du terrorisme" et "non-respect de sanctions financières internationales", mais aussi contre d'anciens dirigeants pour "financement du terrorisme", a appris l'agence Radio France auprès d'une source judiciaire, vendredi 9 février.
Les renvois requis "reposent sur la participation, directe et en conscience aux opérations financières ayant bénéficié à des entités terroristes", précise cette source. Au total, le Pnat a requis, vendredi, le renvoi de neuf personnes physiques devant le tribunal correctionnel "pour financement du terrorisme", pour des faits commis entre 2012 et 2014. Quatre d'entres elles sont poursuivies aussi pour "non-respect de sanctions financières internationales".
Parmi ces neuf personnes, on retrouve : quatre dirigeants ou cadres du groupe Lafarge ou de ses sociétés, trois dirigeants ou cadres de la branche "sûreté" du groupe ou de ses sociétés, et deux intermédiaires syriens. Le Pnat ajoute que l'enquête se poursuit concernant les faits de "complicité de crimes contre l’humanité", tout comme les autres faits "dénoncés dans la plainte en relation avec les conditions de travail".
Le groupe, désormais filiale d'Holcim, est soupçonné d'avoir versé, via sa filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS), plusieurs millions d'euros à des groupes jihadistes, dont l'organisation Etat islamique (EI), ainsi qu'à des intermédiaires, afin de maintenir l'activité d'une cimenterie à Jalabiya, alors même que le pays s'enfonçait dans la guerre.
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