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Olivier Faure soutient les frappes en Syrie et appelle "l'ensemble des formations politiques" à "ranger leurs désaccords"

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a indiqué samedi sur franceinfo que "la riposte proportionnée de cette nuit ne peut suffire", après les frappes occidentales contre la Syrie.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, en avril 2018. (MAXPPP)

Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont lancé dans la nuit de vendredi à samedi 14 avril une opération militaire conjointe en Syrie. Il s'agit de frappes en représailles à une attaque chimique présumée le 7 avril à Douma, près de Damas. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a exprimé samedi sur franceinfo son soutien à l'intervention française pour rappeler au monde qu'il y a "des limites à ne pas franchir".

franceinfo : Quelle est votre réaction à ces frappes en Syrie ?

Olivier Faure : Il y a un boucher à Damas qui n'hésite pas à utiliser l'arme chimique contre sa propre population. Si la France et les alliés ne faisaient rien, cela ouvrirait une jurisprudence terrible qui laisserait penser qu'il existe un permis de tuer, y compris avec des armes de destruction massive. C'est la raison pour laquelle depuis 2013 la position constante de la France est celle-là, il y a des limites à ne pas franchir et il était bien venu qu'il soit marqué un point d'arrêt à l'utilisation des armes chimiques.

Donc vous soutenez l'intervention menée dans la nuit de vendredi à samedi par Emmanuel Macron ?

Dans les conditions dans lesquelles cela s'est fait cette nuit, c'est-à-dire que ce soit des frappes ciblées qui permettent de détruire l'arsenal chimique de Bachar al-Assad, qui évitent l'escalade de la violence et une surenchère avec les uns et les autres. Mais évidemment la riposte proportionnée de cette nuit ne peut suffire. Il faut maintenant que ce soit une étape diplomatique qui puisse suivre cette étape militaire et que très vite, il y ait la possibilité d'un échange, de discussions approfondies. Et cela pour permettre une transition, parce qu'on le voit bien, la situation dure depuis sept ans et pour le moment, hélas, rien ne permet de penser que le conflit va s'interrompre.

Ces frappes constituent-elles un point de départ ?

Un point de départ, assurément. J'espère que derrière ce coup de semonce adressé aux Syriens, il y aura la compréhension que toutes les limites ne peuvent pas être franchies, il y a un droit international, il y a des conventions que la Syrie a signées sur la non-prolifération d'armes chimiques. La Syrie elle-même s'était engagée après 2013 à détruire son propre arsenal donc il y a effectivement des limites à ne pas franchir. Donc il est sain que les Nations unies, les alliés, l'Europe, l'Otan, que toutes celles et ceux qui ont un pouvoir de pression sur Bachar al-Assad lui rappellent qu'il n'est pas possible de se considérer comme seul maître à bord.

Selon vous, une certaine unité nationale est-elle nécessaire derrière Emmanuel Macron ?

Je souhaite, non pas une union nationale, mais que chacun ait conscience du fait qu'il y a des moments dans l'existence où les questions internationales supposent effectivement de ranger nos désaccords et de considérer qu'il y a des questions essentielles qui supposent une unité de vue. Si elle n'existe pas ce n'est pas grave, mais enfin il faut quand même chercher l'intérêt général. Si rien n'était fait aujourd'hui en Syrie, c'est un message, un permis de tuer qui est adressé à toutes celles et ceux qui dans le monde considèrent que demain ils ont eux aussi la possibilité d'utiliser des armes chimiques. C'est un exemple qui est donné au reste du monde qui serait terrible, donc il y a nécessité de rappeler des règles claires et de se porter garant du respect du droit international. Donc dans cette circonstance-là, je souhaite que l'ensemble des formations politiques puisse se ranger à l'intérêt général.

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