En Syrie, des groupes jihadistes ont pris le contrôle de "la majeure partie" d'Alep, selon une ONG
Les jihadistes et leurs alliés gagnent du terrain à Alep. Ils ont pris le contrôle de la "majeure partie" de la ville, la deuxième de Syrie, "des bâtiments gouvernementaux et des prisons", après deux jours d'une offensive éclair contre les forces du président syrien Bachar al-Assad, a fait savoir l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), samedi 30 novembre. Ils ont atteint la citadelle historique de la cité après que les forces du régime syrien se sont retirées "sans combat" au cours de cette dernière phase, a précisé le directeur de l'ONG basée au Royaume-Uni, Rami Abdel Rahmane, et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
Les combattants jihadistes étaient entrés vendredi à Alep après deux jours d'une offensive qui met fin à des années de calme relatif dans le nord-ouest syrien. Ces combats ont fait au moins 277 morts, selon un bilan donné plus tôt par l'OSDH, et sont les plus violents depuis 2020 dans la région, où la province d'Alep, en grande partie tenue par le président syrien, jouxte le dernier grand bastion rebelle et jihadiste d'Idleb. Les rebelles ont aussi pris le contrôle de la ville stratégique de Saraqeb, au sud d'Alep, à l'intersection de deux autoroutes reliant Damas à Alep et à Lattaquié, selon l'ONG.
Environ 70 localités prises par les jihadistes
Selon l'OSDH, le groupe jihadiste HTS et des formations alliées, certaines proches de la Turquie, étaient parvenus vendredi aux portes de la ville après "deux attentats-suicide avec des voitures piégées". Ils ont ensuite progressivement pris le contrôle d'un nombre croissant de quartiers, selon cette source, qui ajoute que depuis mercredi, l'offensive a permis aux jihadistes de conquérir environ 70 localités, dont une vingtaine vendredi.
De son côté, l'armée syrienne, qui a déployé des renforts à Alep, selon un responsable de la sécurité, avait assuré vendredi avoir repoussé "la grande offensive des groupes terroristes" et regagné plusieurs positions. L'armée russe a quant à elle annoncé que son aviation bombardait des groupes "extrémistes" en Syrie, en soutien aux forces du régime, selon les agences russes. L'aviation syrienne a aussi lancé des raids intensifs sur la région d'Idleb, a fait savoir l'OSDH.
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